Courée des Oursins

Courée Castejon

Courée Mouraille

Courée Arnaud

Courée Sacomanne

Courée Fenouil-Puget

Courée de la Redonne

Aspect architectural et distribution des différentes parties

     L’architecture des courées ne diffère pas fondamentalement de celle des autres types de constructions contemporaines. C’est une architecture avant tout fonctionnelle, très adaptée à ses destinataires et fondée sur un principe d’économie de moyens. Les logis rencontrés sont de deux types.
    Les logis individuels, les plus fréquents, sont accolés pour former une unité architecturale, comprise sous la même toiture. En rez-de-chaussée ou à un étage, ils présentent des surfaces habitables très modestes, comprises entre 26 et 50 m2, souvent inférieures à celles rencontrées dans les immeubles à logements traditionnels.

    Un second type inclus des immeubles à logements à coursière où le logis, très modeste ne se développe que sur un niveau.

  Vue prise dans l'axe de la courée, depuis l'entrée A droite, les élévations arrière des immeubles à logements, à gauche, les logis en rez-de-chaussée.

 

La construction est en blocage de moellons ou en briques recouverts d’enduit pour les plus anciennes, en béton recouvert d’enduit pour les autres.

     A la courée des Oursins, la plus ancienne, les façades sur cour ont conservé leur décor d’enduit façonné imitant la pierre de taille, technique largement répandue à Marseille du XIXe au milieu du XXe siècle. Les annexes, lavoirs, latrines, remises, sont le plus souvent en briques.

 

Les extérieurs

Fleurs et plantes à Sacomanne

                De nombreuses maisons des courées ont une entrée délimitée par une terrasse, appelée aussi "véranda", ou "loggia" quand elle est couverte d'un toit. Cette terrasse forme un espace-limite, un espace d'accueil qui sert de passage entre l'espace individuel de la maison et l'espace collectif de la cour. Elle est plus ou moins grande, plus ou moins ouverte sur la cour, aménagée, décorée de différentes façons.

Les changements de statut ont parfois permis l’évolution architecturale que l’ont peut constater dans certaines courées :

•agrandissements des logis par emprise sur la partie privative de l’espace de la cour, phénomène particulièrement net à la courée de la Redonne, où il est du à l’initiative du propriétaire.

•agrandissements des logis, par remembrement de parcelles pour constituer une surface habitable plus importante

•division des logis par cloisonnement et percement de portes supplémentaires pour obtenir un nombre plus important d’unités locatives

percements supplémentaires de portes, permettant l’accès aux logis depuis la voie publique, comme à la courée Sacomanne ou à celle des Oursins.

 

Courée Mouraille : la cour

courée Mouraille: treilles et auvent

 

Dans certaines courées, la terrasse des maisons est particulièrement fermée sur la cour : les "cannisses" servent à se protéger du regard des voisins. Dans d'autres, la terrasse est ouverte aux regards extérieurs. Quand elle est petite, elle s'apparente, en fait, à un hall d'entrée de maison. Elle sert aussi d'espace de rangement improvisé.

Dans certaines courées, les portes des logis sont précédées de petites terrasses privatives, délimitées par un emmarchement. ou un muret percé d’un portillon. Ces terrasses peuvent être ombragée d’une treille, aux courées Fenouil-Puget et Mouraille, ou dans l’état d’origine de la Redonne. Aux Oursins, les terrasses sont séparées des logis par la cour.

 

Courée Fenouil-Puget. Logis en fond de cour, avec terrasse privative couverte d’une treille

Courée Fenouil-Puget. Forme similaire de l’autre côté de la cour.

 

Fabrique de jardin à décor rocaille

                   Fabrique à décor de rocaille, datant probablement de la deuxième moitié du XIXe siècle, en forme de pigeonnier tourelle. Des fabriques de ce genre ne sont pas rares dans les parcs des bastides marseillaises du XIXe siècle. A l’Estaque même, on peut en voir une similaire, dans le parc de la Minerve (actuel commissariat du XVIe arrondissement).

Maison, parcelle D 118 : fabrique en tourelle accolée à la maison, vue depuis la montée Antoine-Castejon.

 

Maison, parcelle D 118 : vue générale de la fabrique en tourelle accolée à la maison.

 

Baraques en bois

A l’extrémité sud de la courée, en contre-haut de la cour, l’immeuble à logements en planches est un vestige fort rare des cabanes préfabriquées utilisées sur les chantiers des grands ouvrages d’art pour loger les ouvriers immigrés, alors en majorité italiens et espagnols .Ces baraques, implantées au début du siécle sur cette parcelle étaient également occupées par les familles d’ouvriers. "Dans les baraques en bois, il y en avait des petits, six ou sept enfants par famille, c'était comme des mouches !" D’après une source orale, la cabane de la courée Arnaud proviendrait du chantier du canal du Rove. Ses derniers occupants, des ouvriers italiens, l’habitaient encore après 1950, elle a été démolie en 2002.

 

Immeuble à logements, parcelle D 179, anciens logements de chantier ? : vue de l'élévation arrière.

Immeuble à logements, anciens logements de chantier: vue de la façade du premier logement au nord.

Immeuble à logements, parcelle D 179, anciens logements de chantier ? : vue générale de la façade.

 

Immeuble à logements-cabane de chantier, vue partielle de la façade.

 

Elévations et plans schématiques. L’immeuble comporte six logements juxtaposés. Chaque logement se compose de deux pièces au rez-de-chaussée et d’une pièce unique à l’étage. Dans la pièce d’entrée se trouvent un évier et une échelle de meunier permettant l’accès à l’étage.

 


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