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Jusqu'au début du XIXe siècle, Hyères était restée essentiellement une ville médiévale, encore circonscrite par l'enceinte du XIVe siècle.
Toutefois, dès avant la révolution de 1789, sa situation privilégiée et des conditions climatiques favorables lui permettent d'être désignée comme le seul lieu à même de rivaliser avec Madère pour l'accueil des malades des voies respiratoires. En 1760, une cinquantaine de familles d'hivernants la fréquente déjà, dont la comtesse de Vichy ou le prince héritier du Danemark.
C'est après le coup d'arrêt de la Révolution, à partir de 1815, que la station climatique prend son véritable essor pour atteindre son apogée entre 1825 et 1875, date à laquelle elle est supplantée par Cannes. La station connaît cependant encore de beaux jours jusqu'à la crise de 1929 et la mutation du tourisme des années 1920, passage au tourisme estival et démocratisation.
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Si cette communauté d'hivernants s'ennuie un peu dans la première moitié du siècle et semble reprocher à la station de penser surtout aux malades, elle trouve ensuite davantage de distractions : ouverture d'un premier casino en 1864, courses hippiques en 1865, bals dans les grands hôtels, carnaval, bataille de fleurs, réceptions chez le duc de Luynes ou Alphonse Denis.
La ville éclate alors hors des remparts et se développe selon des principes complètement à l'opposé de ceux de la ville médiévale et entièrement influencés par la villégiature. L'orientation sud est généralisée vers le soleil et la mer. Les rues et les places sont des promenades bordées de palmiers et agrémentées de kiosques à musiques.Trois nouveaux quartiers se constituent peu à peu, au sud et à l'est de la ville médiévale. Le quartier sud-est, organisé autour des avenues des Iles d'Or, Général de Gaulle et Gambetta comprend surtout de hauts immeubles 1900. La colline du Vénadou, à l'est,se transforme en zone de villégiature à partir de 1850 et devient le quartier Châteaubriand, du nom d'une grande propriété lotie après 1879.
Quant au quartier ouest, il est entièrement modelé entre 1864 et 1890 , par l'action d'Alexis Godillot. A la même époque, des villas et des hôtels commencent à être construits dans des quartiers plus éloignés de la ville et se rapprochant du bord de mer comme Costebelle, lAlmanarre ou la Plage. |
Hôtels de voyageurs
C'est du Second Empire que date le développement du programme de l'hôtel de voyageurs moderne, luxueux et à forte capacité d'accueil. A Hyères, le premier représentant de ces hôtels de luxe est le Grand Hôtel des Iles d'Or, construit en 1850. Sa construction est suivie de celle de l'Hôtel du Parc (1866), de l'Hôtel des Ambassadeurs (1869), de l'Hôtel Beauséjour (1880), de l'Hôtel des Palmiers vers 1880, de l'Hôtel Châteaubriand à la fin des années 1880, de l'Hôtel Continental construit par l'architecte Chapoulart en 1881 (détruit en 1979).
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Villas
Les villas constituent la deuxième forme architecturale essentiellement liée à la villégiature. Elles peuvent être édifiées par de riches hivernants pour leur usage personnel comme la villa Tholozan du duc de Luynes, La Favorite de Monsieur de Suzanne ou la villa Léon-Antoinette de Bourgeois de Mercey, mais dans la majorité des cas elles sont construites par des promoteurs qui les destinent à la location..
Les grandes villas de la deuxième moitié du siècle sont conçues pour vivre avec une domesticité importante et sont entièrement déterminées par les nécessités de la villégiature d'hiver : ensemble des pièces au sud, loggias, belvédères, bow-windows. Malgré leur utilisation limitée à une partie de l'année, elles témoignent de préoccupations de confort et de modernité. Le style est celui d'un éclectisme classique. Certaines, comme les villas Mauresque et Tunisienne, tendent vers plus d'exotisme. La grande majorité d'entre elles a été construite entre 1865 et 1880. A partir des années 1920, avec le développement du tourisme d'été et les changements de mode de vie, elles deviennent plus petites, plus individuelles, d'un style plus régionaliste.
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