Au XIXè siècle, l'engouement pour les civilisations anciennes
et les cultures exotiques influence les constructeurs. C'est dans les formes
du passé, de l'histoire de tous les temps et de tous les pays, que
les acteurs de la créations puisent leur inspiration. La reproduction
de modèles historiques et le pastiche des styles sont la règle.
Châteaux moyenâgeux à tourelles et mâchicoulis
(Château Scott), édifices classiques
aux belles façades symétriques (villa
Magdeleine), modèles rustiques d'origine anglaise (villa Les
Lotus), normande ou suisse (villa Château d'eau), modèles
exotiques publiés dans les ouvrages de voyageurs érudits,
servent de références.
Au XXè siècle, la villa s'attache davantage au territoire,
s'adapte au milieu maritime, au climat, à la lumière et s'inspire
de toutes les architectures de la Méditerranée.
S'inspirant de thèmes régionaux, notamment de Basse-Provence,
les constructeurs élaborent des volumes imbriqués (voir en
particulier les oeuvres d'Henri Bret ou de Pingusson)
et utilisent tuiles creuses, terres cuites émaillées (La
Colinette, Bagatelle), enduits colorés
(La Palette), génoises (La
Colinette) et pigeonniers (Bagatelle).
Ailleurs, le contexte aboutit à une simplification des formes, à
la mise en oeuvre d'enduits lisses et blancs (Chante
Merle, Les Ondes) qui évoquent
le sud et l'orient méditerranéens ou l'esprit nautique propre
aux paquebots modernes.
Cet itinéraire veut mettre en évidence le travail créateur
des principaux architectes qui ont façonné le visage résidentiel
de Cannes, de 1835 au renouveau des années 20, et ont contribué
à écrire une page importante de l'histoire de l'architecture
française.
Dans le cadre de son programme de recherche sur l'architecture de villégiature
balnéaire, le service régional de l'Inventaire a réalisé
une étude thématique sur plus de 300 villas cannoises, dont
les notices descriptives sont consultables sur la base
Mérimée du Ministère
de la Culture.
Les pages suivantes sont extraites d'un numéro de la collection
des Itinéraires du Patrimoine, publié en 1994.