A travers l'ensemble hyérois, on peut noter un parallélisme entre l'évolution du nombre d'ex-voto comportant une légende et l'alphabétisation en Provence.
La quasi-totalité d'entre eux (94 % du corpus) présente une formule écrite.
Les inscriptions les plus fréquentes sont la formule votive (parfois mal orthographiée), l'année, le nom de la victime ou du malade représenté.
Au XVIIe siècle, les tableaux mentionnent seulement le terme "ex-voto". |
 |
|
Dès le milieu du XVIIIe siècle, la formule votive apparaît puis, au début du XIXe siècle, les noms de famille. C'est à partir de 1830 que le motif de l'ex-voto est rédigé, apportant ainsi une précision supplémentaire ou permettant la compréhension de la scène représentée.
A ces inscriptions principales peuvent être ajoutés le jour et le mois de l'événement, l'âge de la victime, la mention du personnage céleste invoqué, fréquente au XIXe et se généralisant indéniablement au XXe siècle, afin de compenser la perte croissante de la représentation figurée. |
|
La présence de l'écrit s'accentue au cours des siècles, allant de simples mentions votives avec date aux XVIIe et XVIIIe siècles à des récits détaillés ou des poésies inventées dans la 2ème moitié du XIXe siècle.
La formule écrite est généralement distincte de l'image ; elle se place souvent sur une bande, à la partie inférieure du tableau. La séparation nette entre l'écrit et l'image apparaît dès 1830, pour disparaître au XXe siècle. Certains peintres utilisent parfois un élément du tableau pour intégrer l'inscription dans la scène représentée.
|
|
 |
 |
|
Les ex-voto marins comportent souvent une inscription développée, donnant souvent avec précision le nom du navire, la date et le lieu du naufrage, les conditions de l'accident et du sauvetage, la profession de la victime et la durée de la catastrophe.
Ainsi l'écrit, comme le décor, précise les conditions de l'événement.
Une vingtaine de tableaux réalisés au XIXe siècle présentent des graffitis souvent peu lisibles, crayonnés sur la toile, mentionnant la date et la formule votive.
L'évolution de l'écrit peut supplanter l'image votive comme en témoignent les dons votifs purement épigraphiques à partir du milieu du XIXe siècle, telles les inscriptions en lettres dorées sur fond bleu ou les plaques de marbre nombreuses qui l'emportent sur toute autre forme d'ex-voto au XXe siècle. De plus, le caractère sériel dû à la fabrication quasi mécanique de ces types récents induit un coût modique.
|
|