De l'ancien Régime à nos jours


Les ex-voto réalisés sous l'Ancien Régime sont peu nombreux (38 sur 432).
La fragilité de certains supports utilisés, les conditions peu favorables à une bonne conservation ainsi que les vols, les pertes et les destructions permettent d'expliquer cette faible quantité d'œuvres parvenue jusqu'à nous.

D'après une étude réalisée en 1964 par Claude Nicolas, l'ex-voto le plus ancien, aujourd'hui disparu, aurait été daté du XVIe siècle. Seuls le siècle et l'année (15. -9) ont pu être déchiffrés par l'auteur de l'étude, qui mentionne cette œuvre sans la décrire. Il est donc aujourd'hui impossible de préciser davantage sa datation.

Secours à un enfant tombé dans un puits. Huile sur bois, 1683.

A l'heure actuelle, l'ex-voto le plus ancien est daté de 1613 ; le peintre de ce tableau semble probablement être l'auteur d'une autre œuvre non datée dont la composition est assez semblable. Les quatre autres tableaux du XVIIe siècle ont été réalisés entre 1675 et 1700.
Contrairement à certains ensembles provençaux qui connaissent leur plein essor au XVIIe siècle, telles Notre-Dame de Rochefort et Notre-Dame de Lumières (dans le Vaucluse), la production hyéroise est faible durant cette période.

Aucun ex-voto n'est daté du 1er quart du XVIIIe siècle. C'est à partir de 1725 que l'ensemble se développe progressivement jusqu'à la fin du siècle, témoignant ainsi de l'enracinement de la dévotion en Provence.

Homme blessé par un coup de fusil. Huile sur bois, 1747.


Le XIXe siècle est le grand siècle de l'ex-voto. Ainsi à Hyères, les tableaux datés de cette période représentent 63% du corpus, pourcentage identique à la moyenne provençale. Cependant les périodes de production sont inégales au cours même du siècle.
A partir de 1800, leur nombre est multiplié par deux par rapport au quart de siècle précédent.
L'apogée se situe entre 1830 et 1875. Cette rapide expansion s'explique par la démocratisation de l'ex-voto et de celle des donateurs ainsi que par l'évolution du sentiment populaire avec la reconquête catholique des années 1830 ; c'est l'époque des apparitions, du succès de la piété mariale et du renouveau des retables des âmes du Purgatoire. C'est à partir de 1830 également que les ex-voto sont fréquemment datés, permettant ainsi de déterminer précisément leur période de réalisation.

A partir de 1875, leur nombre régresse de moitié par rapport aux cinquante années précédentes. Cette fin de siècle correspond au recul de la religion catholique en France ainsi qu'à de nouvelles pratiques gratulatoires telles que les inscriptions en lettres dorées sur fond bleu et les plaques de marbre stéréotypées. Les dernières années du XIXe siècle témoignent de l'essoufflement de la dévotion qui se prolonge au XXe siècle.

L'ensemble s'enrichit encore dans la 1ère moitié du XXe siècle, mais la production décroît pour devenir très faible à partir des années 1950. La 2e moitié du siècle voit le triomphe des lithographies et des plaques de marbre votives réalisées en série. L'ex-voto étudié le plus récent est daté de 2001.

Reconnaissance à Notre-Dame-de-Consolation. Encre sur papier, 1906. Reconnaissance à Saint Joseph. Huile sur toile, 2001