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Sous l'Ancien Régime, les donateurs font généralement appel à des peintres spécialistes d'ex-voto, artisans exerçant en atelier et se déplaçant de sanctuaire en sanctuaire.
A partir du XXe siècle, le donateur a dorénavant recours à un talent familial ou personnel, ou à un peintre non professionnel. Dès cette période, le donateur étant dans la plupart des cas l'auteur de l'ex-voto, on assiste ainsi à une ré-interprétation personnelle de la structure de l'ex-voto traditionnel, comme en témoignent les tableaux de broderie et de tapisserie.
La plupart des peintres sont anonymes avant 1830.
C'est à partir de la 2ème moitié du XIXe siècle que les oeuvres signées apparaissent : 57 ex-voto sont signés aux XIXe et XXe siècles, ce qui représente 15 % de l'ensemble du corpus.
Ces auteurs, qui semblent exercer leur talent de manière occasionnelle, sont des peintres amateurs, tels Hilarion Allègre, poissonnier à Solliès-Pont, qui signe 2 ex-voto sur papier en 1833 ou Alexandre Vérignon, pharmacien à La Crau, auteur de 4 ex-voto entre 1848 et 1875.
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Certains peintres exercent une activité professionnelle proche de la peinture, comme Victor Martin, peintre en bâtiment, qui signe un seul ex-voto mais à qui on peut attribuer, par rapprochement stylistique, dix tableaux entre 1850 et 1855.
De profession identique, Pancrace Paul Gondran, originaire de Manosque, peint une huile sur carton en 1905.
Décorateur et peintre autodidacte, Charles Giraudon) réalise en 1922 et 1940 trois ex-voto sur papier.
M. Solis encadreur à Hyères, est l'auteur de 3 ex-voto, réalisés entre 1905 et 1908.
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D'autres peintres, dont on ne possède aucun renseignement sur leur profession, peuvent être mentionnés pour avoir réalisé plusieurs ex-voto.
Peintre de qualité, Victor Otton (ou Othon) réalise 9 ex-voto sur panneaux de bois entre 1871 et 1888.
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Tandis qu'Albert Clavel réalise deux ex-voto en 1906 et 1908, Vittini est l'auteur de deux scènes religieuses, peintes au milieu du XXe siècle.
Spécialiste des scènes de la Deuxième Guerre mondiale, Jean Fauchery signe 4 oeuvres sur toile.
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Certains ex-voto non signés peuvent être regroupés comme œuvres d'un même exécutant. Ainsi, on peut mentionner l'auteur de 12 ex-voto entre 1830 et 1838, peintre anonyme reconnaissable notamment dans la représentation identique des attitudes de la Vierge à l'Enfant. |
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Quelques auteurs anonymes sont spécialisés dans un genre ou une technique, comme le peintre travaillant à l'encre et à l'aquarelle sur papier entre 1913 et 1937, reconnaissable à la représentation de la Vierge à l'Enfant semblable à la statue de Notre-Dame de Consolation. |
Certains peintres se distinguent par une facture particulière, tel F. Manoyer, qui évoque la scène de l'accident plutôt que de la représenter de manière anecdotique, comme la majorité des auteurs d'ex-voto.
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Au-delà des poncifs de cet art populaire, certains peintres réalisent des copies de tableaux de maîtres.
La Vierge à l'Enfant réalisée par P. Millet), est une copie d'après Vierge à l'Enfant du peintre italien Pompeo Batoni (1708-1787), conservée au musée des Beaux-Arts de Nice.
On peut également noter qu'une autre Vierge à l'Enfant est une copie d'après la Madone de Saint Sixte de Raphaël (l'œuvre originale est conservée à la Gemäldegalerie de Dresde).
Une troisième Vierge à l'Enfant a été exécutée d'après la Vierge et l'Enfant du tableau La grande Sainte Famille de François 1er peint par Raphaël en 1518, conservé au musée du Louvre.
La représentation de la Vierge placée sur l'autel du tableau Femme en prière est une copie de la statue de l'Immaculée Conception qu'Edme Bouchardon (1698-1762) a réalisé pour l'église Saint-Sulpice de Paris, gravée par Dominique Sornique (1708-1756).
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Certains ex-voto témoignent aussi de l'influence stylistique de grands maîtres, tel le tableau intitulé Saint Joseph réalisé dans le goût du peintre Hippolyte Flandrin (1809-1864).
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