Qui était François Mimault ?

Peintre important à son époque, François Mimault fait partie de ces nombreux artistes qui parce qu’ils travaillaient hors de la capitale, sont tombés rapidement et parfois pour longtemps dans l’oubli. C’est à un grand archiviste, Frédéric Mireur, qui dépouille systématiquement les archives de Draguignan, que nous devons en 1877 la première redécouverte du peintre. Ce dernier étudie notamment les actes notariaux dans lesquels de nombreux prix-faits témoignent de l’importance des commandes passées au peintre. Puis celui-ci tombe à nouveau dans l’oubli pour un siècle, jusqu’à ce que les commissaires de l’exposition La Peinture en Provence au XVIIe siècle qui a lieu au Musée des Beaux-Arts de Marseille en 1978, lui réservent une place. Depuis, le catalogue de ses œuvres s’enrichit régulièrement au travers notamment des articles de l’archiviste départemental des Alpes-Maritimes, Jean-Bernard Lacroix et surtout d’un travail de maîtrise soutenu en 2004 par Agnès Lory.

 Issu d’une modeste famille d’artisans, François Mimault est né à Parthenay (Deux Sèvres) en 1580. Le peintre s’établit à Draguignan au plus tard en 1608, date à laquelle il épouse Marguerite Paul, fille de Gaspard Paul, apothicaire de Draguignan. Il est probable que le peintre ait effectué un passage à Fontainebleau et qu’il ait séjourné un temps en Italie. Comme de nombreux artistes de cette époque, Mimault répond tant à de modestes sollicitudes pour des décorations de banderoles ou de bannières qu’à des demandes plus ambitieuses pour des tableaux destinés à orner les églises. Il crée assez rapidement un atelier dans lequel il forme des élèves. A partir de 1622, Mimault s’établit à Aix-en-Provence et bénéficie de très nombreuses commandes dont les prix-faits gardent trace. Ces dernières émanent de confréries de pénitents, de fabriques d’églises, de couvents, plus rarement de particuliers.

On sait aujourd’hui que l’artiste a reçu soixante-quatre commandes dont trente-neuf retables et seize bannières. Tandis que sa production à Aix-en-Provence et aux alentours est plutôt le fait de commandes de particuliers, la majeure partie de ses peintures religieuses était destinée à des édifices situés dans le Haut-Var et dans la partie sud des Alpes-de-Haute-Provence.

 Dix-neuf peintures - vingt si l’on si l’on inclut l’œuvre d’Eoulx, peuvent être attribuées de manière fiable à François Mimault. Parmi elles, dix-sept sont datées et signées. Sur ces vingt tableaux, la moitié se trouve dans les églises du Pays A3V. La poursuite du travail que mène actuellement le Service de l’Inventaire Général du Patrimoine sur ce territoire réservera sans doute encore quelques surprises. Il faudra notamment se pencher sur le Saint Michel terrassant le dragon accompagné d’un évêque de l’ancienne cathédrale de Senez.

Peu à peu, se renforcent l’intérêt porté à François Mimault ainsi que les connaissances que l’on a de son œuvre. Il retrouve ainsi la place qui lui revient, celle d’un peintre régional important pour son époque qui contribue à constituer une histoire de la peinture en Provence. Le Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var peut se targuer de conserver un ensemble très cohérent et représentatif de son travail.