L'Escrin ou coffre à vêtements
![]() Escrin remployé comme coffre à grain, canton de Briançon. |
A de rares exceptions près, les coffres que nous avons pu observer lors de nos enquêtes, entre 1970 et 1998, n'avaient plus ni leur fonction ni leur localisation d'origine. Dans les années 1970, un certain nombre de coffres sculptés étaient remisés dans des granges ou des débarras, transformés en coffre à grain ou en clapier pour les lapins. Il s'agissait à l'évidence d'anciens escrins réutilisés à des fins agricoles. |
D'une manière générale, une ornementation abondante est un indice permettant de distinguer les coffres à vêtements des coffres-réserves, qui sont rarement et très modestement ornés. Mais tous les escrins n'étaient probablement pas sculptés.
Pour le seul canton d'Aiguilles, nous disposons d'un corpus de 126 escrins, dont 85 ont été recensés par le service de l'Inventaire et 41 sont connus par les publications citées en bibliographie. L'inventaire du patrimoine de la zone Ceillac-Bramousse a permis de connaître 43 coffres à vêtements, celui du canton de Briançon une trentaine. Les résultats sont plus faibles dans le petit canton de La Grave (18) et dans le canton du Monêtier (15), où le mobilier traditionnel a, de façon générale, été très mal conservé. Les escrins ne sont exceptionnels qu'en Vallouise et dans le haut Embrunais. La diffusion plus précoce de l'armoire, un décor moins abondant incitant moins à la conservation, expliquent probablement cette rareté.
L'importance du corpus constitué (230 pièces au total) autorise quelques observations sur la structure et le décor et met en lumière quelques séries de coffres qui, malgré le petit nombre de variantes techniques et de formes ornementales, se caractérisent par une grande diversité.