Résidence Simone Berriau

Au début des années 1960 Simone Berriau met en projet la réalisation d’un ensemble résidentiel dont les différents copropriétaires seraient des personnalités du spectacle. Le chantier est lancé en 1962. Le promoteur en est Marius Caillol.
Le complexe immobilier se situe aux Salins d’Hyères, à l’embouchure du Gapeau. Deux immeubles en barre, dont l’un incurvé, de quatre étages chacun, font face à la mer. A l’arrière, des alignements d’appartements mitoyens, à un étage, en duplex, sont appelés " bungalows ". Ils possèdent chacun un jardin individuel. Les garages sont regroupés dans des corps de bâtiments indépendants. Une rue centrale menant à la mer est bordée de deux galeries marchandes. L’ensemble est dominé par une tour de dix étages.

Le maître d’oeuvre est l’architecte toulonnais Pierre Pascalet qui signe également les céramiques décorant les façades. Trente ans après, il s’agit ici d’une référence assumée au mouvement moderne, en particulier à l’hôtel Latitude 43 de Pingusson à Saint-Tropez (1932) dont on retrouve le principe des coursives de circulation (employées toutefois ici de façon plus classique) reliées par des tours d’escalier hors-oeuvre dont l’arrondi rappelle celui des tours sud de Latitude 43. Le programme de ce dernier, qui était à l’origine celui d’un village communautaire d’artistes, annonce d’ailleurs celui du projet de S. Berriau, faire de sa résidence un lieu de villégiature entre gens de théâtre où les immeubles portent les noms de pièces créées au théâtre Antoine : La Chatte sur un toit brûlant, Vu du pont ou l’Heure éblouissante. Ce projet fonctionna une dizaine d’années tant que Simone Berriau l’anima de sa présence puis les artistes revendirent leurs appartements à des vacanciers plus anonymes.