Cap d'Ail

Deux promenades dans le quartier Mala

Vue d'ensemble de la façade sud, depuis le sud.

Le service régional de l'inventaire vous propose deux promenades dans le quartier Mala de Cap d'Ail; une de trois heures environ et l'autre d'une heure environ. Les pages des circuits ont été conçues pour être imprimées et emportées sur les lieux de promenade.

les circuits

Aux origines du Cap d'Ail

La création du quartier Mala est à l'origine de la station du Cap d'Ail. Son développement commence vers 1879 grace à l'initiative d'un financier audacieux, le baron de Pauville qui, convaincu des potentialités touristiques du lieu, traversé depuis peu par la route nationale et rattaché au réseau ferroviaire, décide de lancer dès 1880, une vaste opération immobilière. L'ensemble projeté est composé d'un lotissement et d'un hôtel destiné à accueillir une clientèle d'hivernants fortunés préférant séjourner au calme tout en bénéficiant des distractions offertes par les grandes stations voisines de Nice et Monaco.

Entre 1880 et 1885 le baron acquiert un domaine de 26 hectares constitué de pâturages et de champs, situé en bordure de mer. Un réseau de voies de communications raccordé à la route nationale et à la gare est réalisé au cours de la même période afin de desservir les parcelles dont la superficie varie entre 3000 m² et 5000 m². Toutes bénéficient de la vue sur la mer et sont équipées d'un élément de confort nouveau: le tout-à-l'égout, destiné à préserver la salubrité du site. Une série d'aménagements réalisés à l'issue des travaux de viabilité conforte l'orientation du projet de station de villégiature: une promenade du bord de mer agrémentée de bancs et de plates-formes destinées à contempler le paysage est aménagée à l'emplacement du chemin des douaniers; de longues portions d'escaliers en ciment permettent aux résidents de descendre au bord de mer sans avoir à emprunter les routes en terre dont l'inconvénient majeur reste la poussière.

La mise en valeur du quartier Mala étant achevée vers 1885, les terrains du lotissement sont commercialisés par des sociétés immobilières.

L'hôtel Eden constitue l'élément moteur de la station. Edifié sur un éperon rocheux entre 1892 et 1897, au milieu d'un parc étendu jusqu'à la mer, il bénéficie d'une vue exceptionnelle et rivalise par son confort et ses équipements modernes avec les grands hôtels de la Côte d'Azur. Une laiterie privée, établie sur le site, approvisionne quotidiennement les cuisines. Une usine électrique construite en bordure de mer procure l'énergie nécessaire à l'illumination de l'hôtel, du parc et des routes avoisinantes. Un service de voitures hippomobiles achemine les voyageurs depuis la gare, plusieurs fois par jour. Rayonnant par son luxe et la qualité de ses équipements, l'hôtel volontiers surnommé Eden Palace, incarne l'image du Cap d'Ail. Etabli au coeur du quartier neuf, il constitue un centre animé qui valorise et promotionne l'ensemble du lotissement. On compte parmi les acheteurs certains de ses anciens clients, appartenant pour la plupart à une bourgeoisie industrielle (les Lumière, les Voisin, etc.).

A la veille de la première guerre mondiale, la quasi totalité des parcelles est vendue. Les nouveaux propriétaires achèvent l'aménagement du site en construisant de splendides villas agrémentées de luxuriants jardins. Aujourd'hui, le quartier Mala en grande partie préservé, offre une concentration d'édifices d'une rare qualité dont le caractère ostentatoire et le mélange des styles, illustrent le goût de la société bourgeoise du XIXème siècle, fervente d'éclectisme, de pittoresque et d'exotisme. Il constitue au tournant du siècle un foyer de réalisations exemplaires, en totale rupture avec le style du bâti traditionnel existant.

  

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