Les pressoirs à vin des Hautes-Alpes ne sont pas posés au sol, mais fixés sur le plancher qui divise le cellier voûté en deux niveaux. Le levier, localement désigné comme l'arbre, est une poutre de mélèze de 5 à 6 mètres de longueur. A l'arrière deux sortes de fixation sont possibles: soit l'arbre est encastré dans une pièce de bois verticale dénommée "l'aiguille", soit il est maintenu entre deux montants réunis par des traverses: les jumelles. La maie, fixée sur le plancher à mi-niveau, est carrée, sans cage, faite de plateaux de mélèze assemblés aux angles par des séries de trois clavettes qui permettent un certain jeu pendant la pression. Devant la maie, l'arbre est guidé par deux montants. La vis est fixée à l'extrémité antérieure de l'arbre. Elle est taillée dans un bois dur, sorbier, noyer ou pommier sauvage, comme souvent l'écrou, assemblé à l'arbre par des clavettes en bois, une corde ou une chaîne.

L'extrémité inférieure de la vis connaît deux modes de fixation différents.

Dans le premier type, dit  à la gresque", la vis qui dépasse largement au-dessous de la maie est bloquée dans une grosse sphère en marbre de pays posée au niveau inférieur sur le sol du cellier. Le fonctionnement des pressoirs de ce type était assez spectaculaire. Dans un premier temps c'est l'arbre qui descendait, puis lorsque la pression de l'arbre devenait supérieure au poids de la pierre, celle-ci se soulevait à 20 ou 30 cm au-dessus du sol. La vis était alors bloquée par une chaîne ou une corde afin qu'elle ne tourne pas dans l'autre sens. Le lendemain, la pierre touchait de nouveau le sol et on augmentait la pression jusqu'à ce qu'elle se soulève de nouveau.


Le pressoir  à la grecque" coexistait avec un autre type de pressoir à levier dont l'importance est plus difficile à préciser car, une fois démonté, il n'a pas laissé de traces. Dans ce deuxième cas, l'extrémité inférieure de la vis est pincée entre deux madriers de mélèze qui supportent la maie et sont assemblés à l'aiguille et aux jumelles. Ce système où la puissance du pressoir n'est plus limitée par le poids de la pierre est généralement considéré comme un perfectionnement médiéval du pressoir "à la grecqu ". Apparu au XIe siècle, ce modèle ne se serait diffusé que lentement pour ne s'imposer vraiment qu'au XVIIIe siècle.