Vue intérieure d'une chambre ménagère à Champcella.

Resserre

Le territoire qui nous intéresse avait une économie fondée sur la céréaliculture et l'élevage, et les familles de cette région devaient conserver grains, farine et pain; viande salée ou fumée; sel; beurre et fromages; légumes et pommes de terre. Il fallait également stocker le matériel agricole.

Toutes les maisons comportent une ou plusieurs caves voûtées en berceau. On y conservait les légumes, la provision de vin, mais aussi les réserves de viande salée, de fromage, de beurre, d'huile de noix et de graisse, parfois conservées dans une autre cave, au rez-de-chaussée, parfois placées dans la chambre ménagère au premier étage.

 

Chaque maison disposait d'une ou plusieurs chambres, terme vague qui désignait aussi bien une chambre à coucher qu'un débarras ou une véritable resserre et le plus souvent une pièce remplissant ces trois fonctions.

En Briançonnais, en Vallouise, dans l'Embrunais, les resserres-débarras étaient dispersées dans l'ensemble de la maison. En outre, toutes les pièces avaient plus ou moins une fonction de conservation.

En Queyras, si les galeries de circulation y servaient bien de débarras, le caset concentrait toutes les resserres à provisions autour de la pièce où se trouvait l'âtre, et qui n'était finalement elle-même qu'une resserre.

Cette séparation était encore accentuée en haute Romanche, où les resserres étaient des bâtiments indépendants.