Une fougagne à Villard-Saint-Pancrace.

Habitation

Toutes les maisons du nord des Hautes-Alpes comportaient une fougagne, étymologiquement la pièce où l'on fait du feu, celle où se trouve l'âtre, mais ce terme masque des usages très différents.

A Molines, Saint-Véran, Cervières, Ceillac et dans certains hameaux au sud de Briançon, la fougagne était davantage une annexe de l'étable-séjour, utilisée pour la préparation du fromage et une resserre. En Guisane, en Clarée, sur la rive droite du Guil, la fougagne, utilisée comme annexe pendant la cohabitation hivernale, devenait aux beaux jours la cuisine d'été. Mais dans le sud du Briançonnais ou en Vallouise, les deux fonctions restaient bien distinctes. Nous avons relevé plusieurs maisons construites sur ce principe à Puy-Saint-Pierre et à Villard-Saint-Pancrace. De même, les habitants de la Vallouise et du haut Embrunais distinguaient la cuisine haute et la cuisine basse.

La fougagne était parfois complétée par une petite pièce dont le nom tire probablement son origine de son moyen de chauffage : le poêle. En Briançonnais et en Queyras, il s'agissait d'un petit local situé à côté de la fougagne, au revers du mur contre lequel était construit l'âtre. Le coeur de la cheminée de la fougagne était simplement fermé par une dalle de pierre ou une plaque de fonte de fer, si bien que le foyer ouvert de la cuisine chauffait en même temps la pièce voisine.