Demeures saisonnières dans la vallée des Fonds (Cervières)
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Perché à 1 600 m d'altitude, à la confluence du Bléton et de la Cerveyrette, le village de Cervières était, au milieu du XIXe siècle, un gros bourg de 140 maisons où se concentrait, de la mi-décembre à la mi-avril, toute la population de la commune. Dès la fonte des neiges, les familles s'égaillaient dans une dizaine de hameaux répartis sur les replats des vallées du Bléton et de la Cerveyrette. |
Mais pour mieux exploiter la longue vallée de la Cerveyrette qui sur plus de 10 km déroule ses replats fertiles et ensoleillés, certaines familles procédaient au mois d'août à un nouveau déménagement vers l'amont de la vallée et allaient s'installer dans des hameaux situés aux alentours de 2 000 mètres, comme les Chalps, le Clutet ou les Fonts. A Cervières, le village d'hiver, habité seulement quatre mois, ne peut pas vraiment être qualifié de permanent. D'ailleurs, les habitants de Cervières ne s'amontagnaient pas, comme à La Grave, ils "se changeaient" (en patois, se meyran).
Les maisons des hameaux de printemps et d'automne n'étaient pas des annexes, mais véritablement le centre de l'exploitation. Ce sont de vastes volumes à la construction soignée, dotés de tous les aménagements nécessaires à leur fonction agricole (resserres, aire à battre, ...) comme pastorale. Pour ce qui est de la distribution intérieure, elles sont même mieux différenciées que les demeures du chef-lieu où les habitants vivaient pendant quatre mois à l'étable. Dans les maisons de printemps et d'automne, le coin séjour dans l'étable est complété par une cuisine d'été et parfois une ou deux chambres où l'on "se changeait" lorsque le temps le permettait.
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