Les villas régionalistes

Les villas régionalistes, majoritaires à Cap-d’Ail, prolongent le courant éclectique d’avant-guerre, en associant des éléments historicistes, issus de l’architecture tant savante que vernaculaire, à des dispositifs prônés par le mouvement moderne, pour donner l’image d’une architecture régionale et ancienne, modifiée au cours du temps.

Villa régionaliste construite en bordure de l’avenue du Général-de-Gaulle.

Leur aspect, au caractère composite et dissymétrique plus ou moins accentué, est obtenu par la juxtaposition de plusieurs volumes, de formes et de tailles différentes, individualisés par leurs toitures, pour simuler le caractère aggloméré des maisons anciennes, agrandies lors de campagnes successives de travaux.

Le porche, le portique, la loggia, la galerie et la tour qui participent à cette volumétrie sont simplifiés, réalisés en béton et dépourvus de tout élément décoratif. Les façades, couvertes d’un enduit coloré, lisse ou rugueux pour imiter ceux usés des vieilles demeures, conservent encore un axe de symétrie marqué. Contrairement aux villas régionalistes qui se développent à la même époque sur la côte varoise, celles de Cap-d’Ail utilisent peu l’arc en plein-cintre. En référence aux maisons rurales anciennes éclairées par d’étroites fenêtres et par souci de préserver la fraîcheur intérieure, les portes-fenêtres, généralisées dans les maisons éclectiques d’avant-guerre, sont en partie délaissées au profit de fenêtres, le plus souvent horizontales, fermées par des menuiseries à petits carreaux.

Villa Clair Matin.

Les toitures en pente douce, couvertes de tuiles creuses, sont soulignées par des génoises.

Le décor est constitué d’éléments empruntés aux maisons régionales, détournés de leur fonction d’origine et réinterprétés dans un langage moderne. On note, parmi les plus fréquents, les contreforts adossés aux piliers du porche ou dans un angle de la façade, les pergolas en ciment, les linteaux en bois apparent, les garde-corps et larmiers en tuiles creuses et le pigeonnier simulé par une série d’alvéoles aménagées sous le pignon.