Décor sculpté


Joue de "tambour à dentelle" daté de 1764.

 

Les essences utilisées dans la construction du mobilier ont en partie déterminé l'ornementation. A l'exception du pin cembro, aux fibres fines et serrées, qui peut être sculpté en relief, les bois résineux se prêtent mieux aux décors en creux, plus ou moins profonds et précis selon les qualités de chaque bois, les outils utilisés et l'habileté du sculpteur.

 

L'abondance relative du pin cembro en Queyras explique l'épanouissement, entre 1770 et 1830 environ, d'un type de décor remarquable: des compositions de rinceaux de feuillages en bas relief. Une série de meubles et d'objets provenant de Molines étonnent par la qualité de la composition et de l'exécution: les sculpteurs de cette commune ont su donner à leurs motifs de rinceaux et de feuillages stylisés un véritable mouvement qui distingue parfaitement leurs productions de celles des vallées voisines.


Panneau de porte dans une maison de Molines.

 


Traverses ajourées provenant de meubles queyrassins.

 

Dans les techniques décoratives, on citera également les découpes ajourées, utilisées en Queyras pour les traverses de lits clos ou de buffets et les roues de rouets, et le travail par évidement d'un bloc monoxyle, comme les pupitres à lire et les chaînes porte-lampe du Queyras.

 

Une technique de décor du bois extrêmement répandue en Queyras et en Briançonnais, n'a pas jusqu'ici été mise en lumière mais est attestée depuis le XVIe siècle: le poinçonnage. Des motifs répétitifs étaient réalisés à l'aide d'un poinçon en métal qui était parfois chauffé au rouge. Le décor au poinçon pouvait être utilisé en frises régulières, en motifs éparpillés sur toute la surface du meuble, ou pour mater un fond et faire ressortir les décors en relief. Les coups de poinçon pouvaient également être juxtaposés pour dessiner des motifs, par exemple une croix pattée sur les meubles de sacristie.

 


Armoire à fronton du Briançonnais destinée au rangement des ornements liturgiques. XVIIe siècle?


Armoire à archives de la communauté de Ceillac, datée de 1752.

 

 

Les meubles peints, qui ont fait la réputation d'autres vallées alpines, sont rares. Nous n'avons recensé que trois exemples de décors peints figuratifs sur panneau uni, dont l'armoire à archives de la communauté de Ceillac.