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Le moulin à huile de noix de Prelles
(Saint-Martin-de-Queyrières)

 

Situé sur la rive gauche du Riou, au lieu-dit le Paroir, l'édifice aujourd'hui ruiné, qui porte l'inscription 1779 IIHC, était constitué par une grande pièce voûtée d'arêtes avec pilier central en pierre de taille, contre laquelle étaient accolés un petit logement plafonné, transformé en écurie dans les années 1930, et une scierie, probablement construite à la même date. L'eau était amenée par un canal de dérivation. La toiture, effondrée, était couverte de bardeaux de mélèze.

Le volume principal contenait un moulin à concasser actionné par une roue horizontale, un poêle du même type que celui du moulin des Ribes (Freissinières), et un grand pressoir à levier. On ne produisait pas d'huile vierge (pression à froid) de trop faible rendement. Le broyage des cerneaux des noix écalées à la maison et séchés durait environ trois heures et la pâte ainsi obtenue était chauffée sur le poêle dans un chaudron de cuivre, puis pressée par petites quantités enveloppées dans un linge. Un kilo de cerneaux donnait environ ½ litre d'huile ; à chaque pressée on obtenait environ trois litres. Devant le poêle se trouvait un fauteuil en bois pivotant sur un axe en pierre qui permettait au meunier de transférer sans se lever la pâte de noix du chaudron au pressoir.

Le pressoir est en mélèze. Le banc supérieur porte l'inscription : W J BERMOND 1754, le banc inférieur : WIL IIBF 1837. Cet appareil est le seul pressoir à huile de noix à levier recensé dans le nord des Hautes-Alpes. Les deux autres exemples connus, également du XVIIIe siècle, sont à vis directe. Mais un autre moulin à huile, autrefois situé à proximité de celui-ci, aurait contenu un pressoir de même type. Le pressoir de Prelles présente une autre particularité : il comporte deux écrous taillés d'un pas de vis, l'un au-dessus du banc supérieur, le second à la base de la vis. L'action de serrer s'appelait timbrer.

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