Le bâtiment, isolé
au bord de la Romanche, porte sur le cadastre de 1810 le nom de " moulin
vieux ". A cette date, il ne comportait que deux paires de
meules à moudre le grain qui avaient respectivement 1,70 m et
1,50 m de diamètre. Elles étaient entraînées
par deux roues à aubes horizontales en bois, dites rouets, mues
par une chute d'eau de trois mètres environ, qui par un système
d'engrenages en bois entraînaient également le blutoir.
Dans le courant du XIXe
siècle, un logement pour le meunier désigné comme
" la chambre " fut ajouté au moulin, au premier
étage. A la même date, on ajouta un local indépendant
appelé piteau pour la meule à gruer. L'opération
qui consiste à gruer l'orge, c'est-à-dire à séparer
le grain de son enveloppe s'appelle au Villar pitague ; la bouillie
faite avec l'orge pelé (on dit parfois perlé) s'appelle
la pitane. La meule à gruer, en granite, mesure 1,20 m de diamètre.
Les meules à farine
en place sont de fabrication industrielle, mais l'édifice a conservé
son ancien système de levage pour rechaper les meules. Il est
constitué de treuils, fixés à un mur, sur lesquels
s'enroulaient des cordes et que l'on actionnait par des leviers en bois.
Des systèmes semblables, incomplets, ont été recensés
à Névache et à Puy-Saint-Vincent.
Ce moulin privé
ne fonctionnait qu'à l'automne. Le meunier salarié y logeait
de septembre à Noël. Juste avant la grande cuisson annuelle
du pain, à la fin novembre, le moulin fonctionnait sans arrêt,
nuit et jour. Il s'arrêtait ensuite jusqu'à l'automne suivant.
Le moulin du Pied-du-Col a fonctionné jusqu'en 1952.
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