(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général ; (c) Ville de Nice
Date de rédaction de la notice :
2016
Noms des rédacteurs du dossier :
Dallo Roberte
Cadre de l'étude :
recensement du patrimoine balnéaire (patrimoine de la villégiature de Nice)
Type de dossier :
dossier individuel
Dénomination :
maison
Précision sur la dénomination :
maison de villégiature ; villa balnéaire
Appellation et titre :
Villa La Côte, actuellementvilla Le Fèvre
Destinations successives et actuelles :
tribunal administratif
Titre courant :
maison de villégiature (villa balnéaire) dite Villa La Côte, anciennement villa Le Fèvre, actuellement tribunal administratif
Parties constituantes :
jardin d'agrément
Références des parties constituantes étudiées :
IA06002945
Région :
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Commune :
Nice
Aire d'étude :
Nice
Canton :
Nice
Lieu-dit ou secteur urbain :
Mont-Boron
Adresse :
Franck Pilatte (boulevard) 33
Référence cadastrale :
2016 KI 10
Zone Lambert ou autre :
Lambert93
Coordonnées d'un point :
1046132;6297410
Datation des campagnes principales de construction :
3e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
Commentaire historique :
1848-1890 : la période LefèvreLa villa Le Fèvre, dit aujourd’hui villa La Côte est située dans le quartier du Lazaret, au pied du Mont Boron. Elle a été construite par le docteur Le Fèvre vers 1852-1853 (aucun permis de construire n’a été retrouvé), dont elle porte le nom jusqu’en1911.Le docteur LeFèvre qui avait dans un premier temps établit un établissement de Bains hydrothérapiques vers Gairaut, déplace son établissement dans sa propriété du Lazaret achetée le 29 décembre 1848 à la famille Thomatis pour 9000 francs. Il s’y installe avec son épouse d’origine anglaise, Emma Maxwell, alors très malade.Le domaine complanté d’oliviers se composait d’un grand ensemble allant de la mer (à l’extrémité du boulevard de l’impératrice de Russie, aujourd’hui Frank Pilatte) et dépassant au nord l’actuel boulevard Carnot, délimité à l’est par la propriété du colonel Robert Smith (Château de l’anglais) et à l’ouest par la propriété du docteur Alexandre Myèvre (villa Myèvre) et plus loin le petit Séminaire (voir photo vers 1862 Nice, Bibliothèque de Cessole, album Donis 1862). La partie nord (actuels palais Miramar et villa Beau Site) était un grand pâturage.En 1852 « le docteur Le Fèvre, médecin français, résidant en ce moment dans notre ville, vient de découvrir, en pratiquant des excavations dans une vaste grotte située dans sa campagne du Mont-Boron à Nice, et connus sous le nom de grotte du Lazaret, un gisement considérable d’animaux fossiles » (l’Avenir de Nice, dimanche 4 avril 1852). Il s’agit de la grotte préhistorique dont les chercheurs de l’équipe du professeur de Lumley ont mis à jour un os frontal d’homo erectus vieux de 170 000 ans.En 1864 une gravure d’Emile Négrin (Promenades à Nice, 1864, p.116) montre la « Maison de santé du docteur Le Fèvre ». L’ensemble, modifié jusqu’en 1879, est constitué d’un corps principal R+1 surmonté d’un second étage central (type pièce montée) avec dôme ovale. Des annexes ont été accolées, surmontées également par des dômes et peut être pour un par un lanterneau. Il n’y avait pas d’escalier intérieur et l’accès aux étages se faisaient côté nord, par le terrain aménagé en restanques.En 1859, Alexandre Lefèvre adresse au ministère de la Marine à Turin la demande d’une concession des roches sur le littoral pour son établissement d’hydrothérapie qui fera de lui l’un des précurseurs de la thalassothérapie.. Il y crée également le « dispensaire international de Nice » au sein duquel il dispense gratuitement des soins aux pauvres. Il soigne aussi les marins et les pêcheurs du port de Nice. Plusieurs achats complètent la propriété qui finit par s’étendre sur quelque 25 000m².Le centre « hydrotherme de Nice » était une « maison de plaisance et de santé où les pensionnaires payaient 20 francs par jour, nom compris les soins. Ceux-ci consistaient en des « étuves mauresques, bains térébenthinés, douches et bains électriques ; les malades pouvaient également se baigner dans une piscine.Les salles du centre sont installées en contrebas de la maison, côté mer.. Au bord de la mer, il installe une sorte de cabane cylindrique dans laquelle il fait suivre à ses malades une cure dont il conserve le secret » (voir Aquarelle de Vincent Fossat, Bibliothèque de Cessole, Nice). Cette machine est décrite par le commandant Octobon, préhistorien aui a redécouvert la grotte du Lazaret à la fin des années 1930 : « …le docteur Le Fèvre fit construire des appareils assez curieux, qui intriguèrent, puis inquiétèrent certains esprits ; c’était en l’espèce, un grand tonneau de fer posé verticalement sur les rochers. Cet enfin était verrouillé de l’extérieur. On plaçait les patients dans cette « pignata » (marmite), on provoquait une importante sudation en les enduisant d’une pommade…après quoi on les douchait copieusement avec l’eau de la mer projetée par des pompes… ».Le docteur Frédéric Alexandre Le Fèvre est décédé d’une attaque d’apoplexie dans sa maison, le 24 juin 1879 à l’âge de 65 ans. Après son décès, la villa passe à ses héritiers, son frère, puis à son neveu, qui la vend en 1890 à Willaim Cunard pour un montant de 180 000 francs.1890-1911 : la villa Le Fèvre lieu de villégiature mondaine des époux CunardDes travaux sont réalisés en 1891 par le nouveau propriétaire, William Cunard, armateur britannique, possesseur d’une flotte de paquebots et de cargos (propriétaire de la « Cunard Line »). Il ajoute à l’ouest du bâtiment une annexe à la bâtisse, comprenant une imposante entrée, un hall spacieux et un escalier monumental reliant les différents étages. Des aménagements sanitaires sont réalisés. Une terrasse est aménagée au niveau supérieur. 500 ouvriers participent à la réalisation de ces travaux. On ignore le nom de l’architecte.Un journaliste du Nice Times, décrit en 1891 la situation magnifique et unique qui fait le charme de cette villa. Pas seulement en raison du paysage pittoresque et enchanteur dont on peut profiter de chaque pièce et à chaque étage, amis aussi par le fait inestimable qu’il n’y a aucune nuisance sonore due au chemin de fer et qu’aucune voie publique n’existe jusqu’à la Méditerranée. Les époux Cunard viennent régulièrement dans leur demeure niçoise pendant la saison d’hiver au cours de laquelle ils participent à diverses manifestations (carnaval, expositions de peinture où Mme Cunard présente ses tableaux). Laura Charlotte Cunard décède à la villa Lefevre le 22 décembre 1910 à 87 ans.1911-1914 : la brève période du baron de Vos. La villa devient villa La CôteLes héritiers Cunard vendent la propriété pour 200 000 francs au baron Henry de Vos, propriétaire allemand demeurant à Berlin. L’actuel aspect de la villa et son nom (villa La Côte) remonte à des travaux réalisés en 1911 et 1914 par Vos. En 1911, une tour octogonale est édifiée à l’est de la villa sur les plans de l’architecte François Aubert.En 1914, sur les plans de l’architecte Horace Grassi, la tour occidentale est édifiée et une extension est réalisée au sud de cette tour. Au troisième niveau, il semble que la terrasse ait été fermée. C’est probablement à cette époque que les échauguettes crénelées ont été ajoutées en façade sud, mais aucun plan ne le spécifie.1925-1975 : la maison d’enfantsMise sous séquestre au titre des biens confisqués à l’ennemi, par ordonnances du Tribunal civil de Nice des 24 octobre et 24 décembre 1914, la villa La Côte est vendue aux enchères en 1921 et acquise par le département des Alpes-Maritimes ainsi qu’un terrain attenant d’une superficie de 14 000m². Le reste de la propriété, qui comporte 14 543 m² de terrain, est rétrocédé par l’Etat à la ville de Nice, qui souhaite y installer un jardin et une route (boulevard Jean Lorrain en 1927).Après quatre ans de conflit, la situation catastrophique de l’enfance assistée fait l’objet d’un rapport présenté lors de la session d’octobre 1920 du conseil général, par le docteur Gasiglia, qui propose de créer un établissement départemental de puériculture.Le 1er août 1924 une réunion se tient à la villa La Côte pour statuer définitivement sur l’installation matérielle de ses locaux. On trouve dans son procès-verbal un descriptif précis de la configuration projetée des lieux.Trente deux enfants sont hébergés en 1927 à la villa puis 35 en 1930. Les salles du premier étage qui leur étaient affectées sont devenues insuffisantes. Le docteur Gasiglia estime indispensable d’en ouvrir de nouvelles. Les travaux d’aménagement de la villa en maison d’enfants et son entretien sont suivis par l’architecte départemental, Adrien Rey.En1931, les pupilles de l’Assistance publique sont transférés à l’hôpital Lenval et la gestion de la villa La Côte confiée à l’œuvre Grancher pour la préservation de l’enfance contre la tuberculose (cette œuvre a été créée en 1903 par le docteur Grancher, disciple de Pasteur et pionnier de la lutte contre la tuberculose). A l’origine de cette œuvre : isoler les enfants sains de leur famille tuberculeuse en les plaçant dans des familles paysannes.Pendant le seconde guerre mondiale, le caractère stratégique de la situation de la villa n’échappe à personne. Le par cet la villa sont minés et un blockhaus, dont il reste des traces et qui permettait de surveille l’entrée du port, est implanté dans le parc.La villa est endommagée du fait de l’occupation allemande et de l’explosion du port de Nice le 28 août 1944. Par ordre des autorités allemandes, les enfants sont évacués en février 1944 dans l’Isère. Après d’importants travaux de remise en état, ils retrouvent la villa début décembre 1945. En 1948, l’encadrement était assuré par des religieuses, ce qui explique la présence d’une chapelle au premier étage de la tour orientale, mais il y avait aussi du personnel laïc. Une institutrice venait chaque matin. En 1961, la convention de 1932 liant le département des Alpes-Maritimes à la filiale départementale de l’œuvre Grancher est résiliée. L’établissement est fermé le 1er février 1961En 1960, le Conseil général des Alpes-Maritimes décide de transformer la villa en un aérium public géré par le département. L’établissement ferme le 1er mars 1974.En 1975 la demeure est réaménagée et mise à disposition de l’Etat pour abriter le Tribunal Administratif de Nice. Il est prévu que le Tribunal administratif quitte la villa au printemps 2018.
Parti d'élévation extérieure :
élévation ordonnancée sans travées
Type de la couverture :
terrasse
Emplacement, forme et srtucture de l'escalier :
escalier de distribution extérieur : escalier à double révolution ; escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour
Commentaire descriptif :
Ensemble aujourd'hui constitué d'un corps central et de deux ailes latérales exposés vue mer et sur l'ancien parc de la villa. Deux tourelles sont visibles au dernier étage du corps central. Une terrasse est située au rez-de-chaussée devant le corps central.