(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Date de rédaction de la notice :
2014 ; 2018
Noms des rédacteurs du dossier :
Négrel Geneviève ; Aliotti Jean-Marc
Cadre de l'étude :
recensement du patrimoine balnéaire
Type de dossier :
dossier individuel
Dénomination :
cercle de sociabilité ; casino ; hôtel de ville
Appellation et titre :
Cercle philharmonique, actuellementCercle des Étrangers
Titre courant :
Cercle de sociabilité dit Cercle philharmonique puis Cercle des Étrangers et casino, puis hôtel de ville
Parties constituantes :
établissement de danse ; salle de concert
Références des parties constituantes étudiées :
IA06003111
Région :
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Commune :
Menton
Aire d'étude :
Menton
Adresse :
République (rue de la) 17
Référence cadastrale :
2013 AY 66, 65
Zone Lambert ou autre :
Lambert93
Coordonnées d'un point :
1062380;6307745
Milieu d'implantation :
en ville
Datation des campagnes principales de construction :
3e quart 19e siècle
Datation des campagnes secondaires de construction :
1er quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle
Datation en années :
1861 ; 1901 ; 1957 ; 1959
Justification de la datation :
daté par source ; daté par source ; daté par sourc
Auteur de l'oeuvre :
Sabatier Victor (architecte départemental) ; Beglia Charles (peintre)
Justification de l'attribution :
attribution par source ; attribution par source ; signature
Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre :
Ardoïno Nicolas Honoré (commanditaire)
Commentaire historique :
Le Cercle philharmonique de Menton a été créé en 1858 à l'initiative du baron Nicolas Honoré Ardoïno et de deux de ses amis le docteur Jean-Dominique Bottini et le baron de Partouneaux afin de relancer la vie culturelle mentonnaise. Ardoïno fait construire en 1861 par l'architecte départemental Victor Sabatier un bâtiment pour l'abriter sur des terrains lui appartenant au cœur de la ville nouvelle en cours de constitution. Les cercles artistiques, d'inspiration anglaise, étaient des lieux de sociabilité fermés qui accueillaient l'élite locale qui s'y retrouvait pour "se tenir au courant des nouvelles, lire les journaux et les revues, deviser et jouer surtout". Dans les cercles philharmoniques "la musique était à l'honneur... les membres et parfois des professionnels y jouent pour le plaisir... les bals permettent aux jeunes gens et jeunes filles de la haute société de s'y rencontrer." (Françoise DEHON-POITOU).Le guide Joanne de 1890 décrit ainsi le Cercle philharmonique de Menton. Il renferme "une salle de concerts et de bal, un petit théâtre, des salons de lecture. L'admission des membres temporaires a lieu à la demande de deux membres titulaires ; leurs noms sont affichés dans le cercle pendant 24 h ; après ce délai, la commission administrative décide s'il y a lieu d'admettre les candidats ou s'il est nécessaire d'en référer à l'assemblée générale." Suivent les tarifs des différents abonnements. Des cartes provisoires sont délivrées en faveur des étrangers de passage. Un autre cercle dit cercle des étrangers, faisant entre autre office de maison de jeu, avait également été créé par le baron Ardoïno à côté du cercle philharmonique. L'activité de maison de jeu privée amène parfois à qualifier l'édifice de casino. Ainsi sur le guide Joanne de 1882, il est mentionné comme "casino ou cercle philharmonique" mais il est dit qu'"un nouveau et beau casino va être construit". Ce sera le Casino Central inauguré en 1887 en haut de la rue Villarey. Cet édifice, de style mauresque, est à présent détruit.A la mort de Nicolas Ardoïno, en 1874, sa veuve et sa fille avaient proposé à la ville de l'acquérir. La vente n'est conclue qu'en 1898. L'édifice est acheté en vue d'y transférer l'hôtel de ville alors situé sur l'actuelle place Georges-Clemenceau. Des travaux y sont effectués pour y installer, outre l'hôtel de ville, le tribunal, le greffe, le bureau du juge de paix et le musée. Le bâtiment est agrandi à l'est dans le même style architectural et c'est de cette époque que datent les décors peints de la pièce d'accueil et de l'escalier. Le nouvel hôtel de ville est inauguré en 1902. De nouveaux travaux sont effectués dans les années 1920-1930 et surtout à la fin des années 1950 avec l'aménagement et la décoration par Jean Cocteau en 1957-1958 de la nouvelle salle des mariages dans le local de la justice de paix. Les décors peints de l'escalier portent la signature de Charles Beglia et la date 1959. Il s'agit vraisemblablement d'une restauration.
Matériau du gros-oeuvre et mise en oeuvre :
enduit
Matériau de la couverture :
tuile plate mécanique
Vaisseau et étage :
rez-de-chaussée ; 1 étage carré
Parti d'élévation extérieure :
élévation ordonnancée
Type de la couverture :
toit à longs pans croupe
Emplacement, forme et srtucture de l'escalier :
escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie
Commentaire descriptif :
L'hôtel de ville est situé sur la rue de la République qui s'ouvre au sud pour former la place Ardoïno occupée par un square orné de massifs fleuris et d'une fontaine surmontée du buste de Louis Laurenti, maire de Menton de 1885 à 1896.Il présente un plan-masse régulier rectangulaire et est constitué de corps de bâtiments formant un ensemble à la volumétrie composite couvert de toits à longs pans à croupes en tuiles plates mécaniques.L'ensemble, d'un étage sur rez-de-chaussée est régularisé sur sa face antérieure par une façade ordonnancée de cinq travées encadrées par deux avant-corps de deux travées. La partie droite correspond au rajout des années 1901. La façade est rythmée par des pilastres colossaux cannelés à chapiteaux composites et des fausses chaines harpées. Les fenêtres du rez-de-chaussée sont surmontées de frontons cintrés ou triangulaires et de tables sculptées. L'ensemble est couronné d'une corniche à denticules et d'un parapet qui masque la toiture, surmonté de pots à feu et au centre d'un médaillon portant en son centre, en mosaïque, le blason de Menton avec l'inscription DEFENSOR MENTONI.L'escalier, situé dans l'aile orientale, est constitué de trois volées droites tournant autour d'un jour, séparées par des repos formant retour en équerre. Les marches sont en marbre blanc veiné de gris.
Technique du décor des immeubles par nature :
sculpture ; peinture
Représentation :
pilastre, ordre colossal, ordre composite, fronton, denticule, pot à feu, médaillon, blason, coquille, dauphin, trident, guirlande, chêne, ornement architectural ; ornement végétal, laurier, ruban, rinceau, cartouche, trophée, palette, compas, équerre, lyre, croix de guerre
Précision sur la représentation :
La façade présente un important décor architectural sculpté : pilastres colossaux aux chapiteaux composites, frontons, corniches à denticules, pots à feu, médaillon orné du blason de Menton, tables sculptées de motifs marins (coquilles, dauphins, tridents).Le plafond de la pièce d'accueil est divisé en caissons octogonaux délimités par des guirlandes de feuilles de chêne en gypserie. Ils encadrent des panneaux rapportés peints de motifs végétaux cernés de moulures en trompe l’œil.Dans le couloir du rez-de-chaussée est peint un tableau portant le nom des maires de Menton depuis 1860. La moulure qui l'encadre est peinte en trompe l’œil et il est orné de rinceaux, guirlandes de laurier et rubans. Il est surmonté du blason de Menton.Cage d'escalier : Face au départ de l'escalier, un petit cartouche porte la devise Artium Civitas. Il est encadré d'un abondant décor en grisaille, de rinceaux, branches de laurier et rubans ainsi que d'un trophée des arts plastiques (palette, compas, équerre) et d'un trophée de musique (lyre, tambourin, partitions). En haut des murs court une frise, également en grisaille, de rinceaux et guirlandes de fruits et de feuilles. Sur chaque mur on a un médaillon portant un élément symbolique qui compose le blason de Menton. Sur le mur est, un médaillon porte le citronnier et la lettre N surmontée d'une étoile correspondant à la période où Napoléon III avait des droits sur Menton, de 1865 à 1870 ; un autre médaillon figure saint Michel et la devise Defensor Mentoni. Sur le mur ouest, un médaillon porte une poignée de mains et l'inscription Menton et Roquebrune villes libres, l'autre médaillon l'écu fuselé d'argent et de gueules de Monaco. Sur le palier, face à l'arrivée de l'escalier, il s'agit du blason de Menton auquel est suspendue la croix de guerre 39/45. Le plafond est souligné par une forte corniche en gypserie à modillons feuillagés et rang d'oves. Il est peint d'un ciel.