Datation des campagnes principales de construction :
4e quart 19e siècle
Datation en années :
1879
Justification de la datation :
daté par source
Commentaire historique :
D'après une publicité de 1886, le Grand Hôtel National a été construit en 1879. Avec le Grand Hôtel des Iles Britanniques tout proche il est l'un des plus anciens grands hôtels construits à Menton. En 1901 le propriétaire est Charles Harter. Il est transformé en immeuble à appartements en 1938.
Matériau du gros-oeuvre et mise en oeuvre :
calcaire ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; enduit
Matériau de la couverture :
tuile plate mécanique
Vaisseau et étage :
étage de soubassement ; rez-de-chaussée surélevé ; 3 étages carrés
Parti d'élévation extérieure :
élévation ordonnancée
Type de la couverture :
toit à longs pans croupe
Emplacement, forme et srtucture de l'escalier :
escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie ; escalier de distribution extérieur : escalier symétrique, en maçonnerie
Commentaire descriptif :
L'hôtel est construit au pied de la colline des Terres chaudes, au-delà de la voie ferrée. Le plan-masse, symétrique, est constitué d'un corps de bâtiment allongé (environ 60 mètres de longueur), orienté au sud et de trois ailes en retour d'équerre sur l'arrière. Ces corps ont trois étages carrés au-dessus d'un rez-de-chaussée surélevé. Les espaces entre les ailes sont occupés par deux constructions en rez-de-chaussée qui abritaient des salons. Une autre aile en retrait est dans l'angle nord-est. Sur l'arrière, la différence de niveau avec le terrain supérieur a nécessité la construction d'un mur de soutènement renforcé par des arcs de décharge et de murs d’étrésillonnement entre ce mur et le mur du bâtiment. L'ensemble est vraisemblablement construit en moellons calcaires. Il est enduit. Le soubassement est revêtu de moellons à tête dressée. Les toits sont en tuiles plates mécaniques.L'élévation antérieure est ordonnancée, axée sur un avant-corps central de six travées correspondant dans sa partie basse à l'escalier extérieur, à volées doubles symétriques, reliant le jardin au portique couvert en terrasse sous lequel se trouve l'entrée. L'avant-corps est couronné par un fronton cintré brisé. De part et d'autre de l'élévation deux avant-corps d'une seule travée sont couronnés d'un fronton triangulaire.L'intérieur est structuré à partir d'un escalier principal et d'un escalier de service à proximité duquel se trouve un monte-charge. Entre le rez-de-chaussée et le premier étage, l'escalier principal est tournant à deux volées droites (première volée centrale, deuxième volée double à montées parallèles). L'escalier de service est tournant autour d'un jour. L'escalier est éclairé par de grandes baies vitrées à tous les étages. Au rez-de-chaussée, au nord-ouest, se trouve un salon, qui serait le salon des petits-déjeuners, ouvrant par une grande porte vitrée sur la cour-anglaise au pied du mur de soutènement qui a été décoré de rocailles en ciment destinées à recevoir de la végétation. Au nord-est, une salle de bal a conservé la loge des musiciens en hauteur. L'étage de soubassement abritait des pièces de service (cuisines, caves, garde-manger...).
Les colonnes du portique sont cannelées et à chapiteaux corinthiens.Bien qu'en mauvais état, le salon nord-ouest a conservé l'intégralité de son décor de sculpture, peinture et papier peint. Sur la partie basse des murs un faux-lambris d'appui (H = 62 cm) en papier peint vert au-dessus d'une plinthe en bois est délimité en hauteur par une moulure en bois. Au-dessus, les murs sont revêtus de papier peint à fond jaune avec des motifs d'oiseaux de paradis, de fleurs, de grenades..., rythmé de lés de papier bleu-vert. Une corniche moulurée en plâtre couronne le haut des murs. Le plafond est délimité par un cadre rectangulaire mouluré représentant des feuilles de chêne tenues par des rubans. La même guirlande délimite au centre la fausse-coupole ovale déprimée, entourée également par les douilles des ampoules qui éclairaient la salle. La coupole est peinte d'un trompe-l’œil imitant le ciel où volent des hirondelles. Dans les écoinçons on note un quadrillage de fleurettes (plâtre). Le décor peint de l'adoucissement reprend la couleur et les thèmes du papier peint des murs. Des médaillons sculptés moulurés et ornés de coquilles servent de cadre à des vases de fleurs peints.Les murs de la salle de bal sont revêtus de papiers peints à fond jaune et motifs floraux d'inspiration japonisante. Les dessus de portes sont encadrés d'ailerons à volutes sculptés. Les tableaux sont peints de guirlandes de fleurs (roses) et de rubans. On retrouve ces mêmes guirlandes sur la tribune des musiciens. Les moulures du plafond sont sculptées de guirlandes de fleurs.