La gare de Nice, appelée Gare du Sud, était la principale gare de la ligne. Elle fut construite par l'entreprise Pécout frères et inaugurée en juin 1892. Elle comprenait toutes les installations nécessaires au service de la voie : bâtiment des voyageurs, dépôt, remises, halles de marchandises pour le commerce local et le transit. Elle fut la seule gare de la ligne a être d'emblée dotée d'un buffet. Le bâtiment des voyageurs a été dessiné par l'architecte Prosper Bobin, ancien élève d'Hittorf. Certains de ses éléments architecturaux (écusson, pomme de pin, globe, horloge et consoles) ont été sous-traités à une entreprise de sculpture niçoise, vraisemblablement l'entreprise Vals et Gatté. La halle métallique provenait, elle, du pavillon de la Russie et de l'Autriche Hongrie de l'exposition universelle de 1889. Lors de son inauguration, la gare servait de terminus à deux lignes de chemin de fer : le central Var et la ligne Nice-Puget-Théniers, prolongée en ligne Nice-Digne en 1911. En 1899, elle fut raccordée à la gare du PLM et équipée d'un faisceau d'échange et d'une remise pour locomotives à voie normale. Agrandie et modernisée tout au long de la première moitié du 20e siècle, elle a perdu une part importante de son trafic à la fin de la Seconde Guerre mondiale lorsqu'a été supprimée la ligne du Central Var. Elle a ensuite entamé une longue période de déclin puis a finalement été déclassée en 1991 et cédée par l'État à la ville de Nice qui souhaitait depuis longtemps s'approprier son emprise foncière. Elle a été remplacée par une autre gare construite quelques dizaines de mètres en amont sur la ligne. La plupart des bâtiments et installations techniques a été détruite. Seul a été conservé le bâtiment principal et l'histoire de ce dernier ces vingt dernières années est des plus mouvementées. Malgré une inscription au titre des Monuments historiques (arrêtés des 23 septembre 2002 et 23 juin 2005), la halle métallique a été démontée en 2009. Elle attend, tout comme le bâtiment des voyageurs, un projet de reconversion.
De la Gare du Sud, il ne reste aujourd'hui que le bâtiment des voyageurs. Ce dernier fut pensé comme l'édifice de prestige de la Compagnie des chemins de fer du sud de la France. Seul bâtiment classé bâtiment hors classe de la ligne, il affichait des ambitions architecturales que bien peu de constructions ferroviaires pouvaient soutenir dans le grand sud est français. La parenté entre la gare du Sud et la gare du Nord (à Paris) dessinée par Hittorf est assez nette : un avant-corps central qui établit une correspondance visuelle entre la façade côté boulevard et halle métallique côté voies ; la grande baie cintrée divisée dans sa partie basse en trois baies jumelées ; les deux ailes terminées par des pavillons d'angle à fronton triangulaire. La composition de la façade est imposante, un peu raide. Le volume du corps central domine nettement les deux ailes et son élancement est encore renforcé par la ligne de l'entablement dorique qui court du nord au sud et délimite deux niveaux dans la grande baie centrale. Le rythme des travées, assez austère, est encore souligné par les pilastres et les piliers colossaux. La pierre de taille est réservée aux encadrements et aux chaînes. L'élévation a reçu un parement en briques beige et rouge-orangé dessinant de petites croix et une frise sous l'entablement. Sous le fronton principal, cette frise est doublée d'une seconde, à la grecque. Les éléments de décor de la façade sont nombreux et variés : amortissements en forme de pommes de pin et de globes terrestres, transennes en céramique rouge, patères de l'architrave en céramique verte, frontons ornés de bustes... Les toits sont coniques et à croupes. Les toits coniques sont réservés aux deux petites tours rondes qui prolongent vers l'ouest les pavillons d'angle. La couverture, en tuiles plates mécaniques sur les toits à pans et en écailles sur les toits coniques, a des bordures de rive en céramique beige ornées de motifs floraux. Les angles sont rehaussés d'acrotères et les faîtages de crêtes. Les corps de bâtiments principaux ont un rez-de-chaussée et un entresol. Les pavillons d'angle ont un étage carré supplémentaire, et les tours rondes en ont deux. L'ensemble est aujourd'hui dans un très mauvais état de conservation et attend d'être réhabilité.
Date de la protection MH :
inscrit MH ; inscrit MH
Précisions sur la protection MH :
Le bâtiment des voyageurs constituant la façade de l'ancienne gare (cad. LT 445) : inscription par a