(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Date de rédaction de la notice :
2011
Noms des rédacteurs du dossier :
Corvisier Christian ; Fournel Brigitte
Cadre de l'étude :
enquête thématique régionale (architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur)
Type de dossier :
dossier individuel
Dénomination :
batterie
Appellation et titre :
batterie du Graillon
Titre courant :
batterie du Graillon
Région :
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Commune :
Antibes
Aire d'étude :
Alpes-Maritimes
Lieu-dit ou secteur urbain :
Batterie du Graillon
Zone Lambert ou autre :
Lambert93
Coordonnées d'un point :
1014684;3421710
Milieu d'implantation :
en écart
Datation des campagnes principales de construction :
3e quart 17e siècle ; 3e quart 19e siècle
Datation en années :
1862
Justification de la datation :
porte la date
Auteur de l'oeuvre :
Argellier (ingénieur militaire)
Justification de l'attribution :
attribution par source
Commentaire historique :
A l’origine de la batterie du Graillon est une tour de défense et de surveillance côtière dont la construction initiale n’est pas documentée, mais dont le type architectural peut être identifiée avec une certaine précision, par comparaison typologique avec les tours des îles d'Hyères édifiées après 1633 à la suite de la remise à Richelieu du rapport sur la situation des ports et places fortes des côtes de Provence d'Henri de Séguiran. La première batterie du Graillon est en place en l’an 3 de la République, d’après une carte du 19 janvier 1795 : il s’agit d’une batterie en terre formée d’un rempart avec banquette et parapet de plan en demi-cercle face à la mer, et mur de fermeture à la gorge ; elle est complètement indépendante de la vieille tour ronde en place un peu au-dessus.Plusieurs projet de reconstruction de la batterie, prévoyant la destruction de la tour ronde, se succèdent au 19e siècle, sans amorce de réalisation. Le projet finalement réalisé en 1862, établi par l’officier du génie Argellier, s’éloigne nettement des modèles type en vigueur : il combine la construction d’un corps de garde non fortifié avec le choix rétrograde d’une tour réduit de plan circulaire réemployant le soubassement de la tour ruinée du temps de Richelieu. Les deux éléments projetés sont juxtaposés et pourvus chacun d’un fossé. Il ne conserve rien de la batterie de la fin du 18e siècle.Après son déclassement militaire, la batterie a quelque peu repris du service pendant les deux guerres mondiales, mais elle devint assez tôt une propriété privée, dans laquelle a été aménagé un jardin botanique. Cette propriété a été cédée à la ville d’Antibes, qui ouvre le jardin au public et a aménagé un musée napoléonien dans la tour.
Matériau du gros-oeuvre et mise en oeuvre :
calcaire ; moellon ; brique ; béton
Matériau de la couverture :
tuile creuse
Vaisseau et étage :
en rez-de-chaussée
Type et nature du couvrement :
coupole
Type de la couverture :
toit à longs pans pignon couvert
Emplacement, forme et srtucture de l'escalier :
escalier dans-oeuvre : en maçonnerie
Commentaire descriptif :
L’enceinte de la batterie comporte deux longs murs rectilignes peu élevés, percés à intervalles réguliers de créneaux de fusillade. Ils convergent jusqu’à la tour circulaire et se referment sur un corps de garde. Le rempart ou terrasse de la batterie, limité vers l’intérieur de l’enceinte par un mur de soutènement, a perdu l’organisation défensive de sa banquette et de son parapet de terre. Un petit saillant que forme le revêtement extérieur de la terrasse porte un emplacement de tir formant tourelle en belvédère pour une pièce d’artillerie tournante, sans doute aménagé au début du 20e siècle, fermé d’un gros parapet circulaire maçonné. Un petit blockhaus en hémicycle pour fusil mitrailleur assurant une défense interne de la batterie a été adossé après coup à ce mur de soutènement. Le volume de la tour, plus large que haut, forme un tronc de cône assis sur le soubassement dérasé à l’horizontale de la tour du 17e siècle. A l'intérieur, un seul niveau voûté en coupole faiblement éclairée par trois jours traversant la voûte en pénétration. L’accès à la plate-forme supérieure de la tour est assuré par un escalier curviligne voûté, rampant dans l’épaisseur du mur à partir du couloir d’entrée. Le parapet de la plate-forme de la tour, aussi épais que le mur d’enceinte de la batterie, est percé d’une série de créneaux de fusillade et d’une unique embrasure à canon, orientée vers le centre du cap d’Antibes. Il est recoupé par une bretèche à deux mâchicoulis surplombant la porte de la tour. La tour réduit est construite en blocage de moellons de tout venant. Le soubassement remployé de la tour du 17e siècle emploie des moellons de plus petit calibres, noyés dans le mortier qui forme un voile couvrant au nu des parements. La pierre de taille calcaire est employée pour certains encadrements, dont celui de la grande porte d'entrée de l'enceinte. Les encadrements des créneaux sont en briques, de même que la moitié vers l’intérieur de l’enceinte du chaperon qui couvre la crête du mur. L’un et l’autre de ces éléments de briques se caractérisent par un harpage alterné régulier et systématique « en créneaux » dans le parement de moellons. Le bloc pour fusil mitrailleur et le parapet de la tourelle de pièce d’artillerie tournante sur la batterie emploient le béton avec incrustation de moellons en parement. Le bloc conserve un blindage en fer abritant le tireur. Le corps de garde est couvert d’un toit à longs pans à faible pente revêtu de tuiles canal.