(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Date de rédaction de la notice :
2011
Noms des rédacteurs du dossier :
Corvisier Christian ; Fournel Brigitte
Cadre de l'étude :
enquête thématique régionale (architecture militaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur)
Type de dossier :
dossier individuel
Dénomination :
fort
Appellation et titre :
Fort Carré
Titre courant :
fort dit Fort Carré
Région :
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Commune :
Antibes
Aire d'étude :
Alpes-Maritimes
Zone Lambert ou autre :
Lambert93
Coordonnées d'un point :
1033243;6285505
Datation des campagnes principales de construction :
2e moitié 16e siècle ; 1ère moitié 17e siècle ; 2e quart 19e siècle
Datation des campagnes secondaires de construction :
18e siècle
Justification de la datation :
daté par travaux historiques ; daté par source ; d
Auteur de l'oeuvre :
Saint-Rémy de Jean (ingénieur militaire) ; Bonnefons Jean de (ingénieur) ; Besançon de Charles-Bernard (ingénieur) ; Niquet Antoine (ingénieur militaire) ; Le Prestre de Vauban Sébastien (ingénieur militaire)
Justification de l'attribution :
attribution par travaux historiques ; attribution par source ; attribution par source ; attribution
Commentaire historique :
Le programme de fortification royale aurait commencé selon les sources en 1550, ou en avril 1548, par le lancement du chantier de la tour Saint-Laurent sur la presqu’île formant éminence rocheuse face au port et à la ville. Cette grosse tour Saint-Laurent, réputée achevée vers 1553, a été incorporée une trentaine d’années plus tard dans le Fort Carré actuel. Si l'auteur de la grosse tour Saint-Laurent peut être identifié comme Jean de Saint-Rémy, la construction du fort à système bastionné, entre 1565 et 1585, est largement postérieure à sa disparition en 1557. A partir de 1603, un programme de construction d'une enceinte à redans et front de terre bastionné autour du fort est mis en oeuvre par l’ingénieur du roi en Provence et Dauphiné Raymond de Bonnefons, et continué par son fils et successeur Jean de Bonnefons. Vers 1635-1640 une fausse braie avec redan en épi face à chaque courtine enveloppe le fort et un ouvrage à corne constitue une amorce de front de terre pour une enceinte basse. La fausse braie entourant le pied du fort est attribuable à Jean de Bonnefons, ou à Duplessis-Besançon, ingénieur actif en Provence à ses côtés vers 1635-1640. On ne connaît pas la date de construction des bâtiments complémentaires édifiés sur tous les flancs des plates formes des bastions, déjà en place vers 1680. Les projets dressés par Vauban en 1682 et par Niquet en 1692-1693 n'aboutissent pas. En 1700, Vauban rédige une « addition à l’ancien projet d’Antibes », qui s’apparente à un nouveau projet général d’envergure, notamment pour le Fort Carré, dont il envisage de faire une nouvelle citadelle. En 1704, Niquet fait réparer la moitié des locaux de l’étage du bâtiment annulaire existant, le fait surhausser d'un étage et aménage une chapelle au rez-de-cour. Au 18e siècle, plusieurs projets, reprenant peu ou prou celui de Vauban, restent sans lendemain. En 1793 des travaux sont engagés pour achever le front d’entrée (est) de la presqu’île ou du « bas fort » : terrassements et creusements destinés à former ou reconstituer la courtine du bas fort entre les deux bastions. L'enceinte du bas fort est finalement achevée entre 1830 et 1848. En 1844 commence, sous la direction du chef du génie local Depigny, la construction d’un grand corps de caserne casematée à deux niveaux, sur le modèle de la caserne de la ville. La réunion de Nice à la France en 1860 met un terme à tout nouveau projet. Le fort est déclassé en 1895, l'Etat rétrocède les bâtiments à la ville et se réserve pour être conservés dans le domaine militaire, « la totalité des terrains du fort de la presqu’île ». Le fort est classé monument historique en 1906. En 1920 un vaste projet d'aménagement des terrains militaires, à l’emplacement du front d’entrée, entraîne la destruction des dehors, d’une partie de la courtine et de la totalité du bastion 35 du front d’entrée. A l’emplacement du fossé et des dehors, est installé un stade à l’usage du Centre Régional d’Instruction Physique alors fondé sur le site. Les batteries et parapets en terre des courtines et des bastions conservés de l’enceinte basse ont été soit entièrement déblayés, soit dérasés.
Matériau du gros-oeuvre et mise en oeuvre :
calcaire ; moellon ; enduit ;
Matériau de la couverture :
calcaire en couverture ; tuile creuse
Parti de plan :
plan centré
Vaisseau et étage :
2 étages carrés
Type et nature du couvrement :
voûte en berceau
Type de la couverture :
terrasse toit à un pan ; toit à longs pans
Emplacement, forme et srtucture de l'escalier :
escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours, en maçonnerie ; escalier hors-oeuvre : en maçonnerie
Commentaire descriptif :
Le Fort Carré se compose d’un corps central carré très légèrement déformé en trapèze cantonné aux angles de bastions dont l’angle de capitale, très aigu, portait une guérite cylindrique ou échauguette en encorbellement, qui a disparu. Le volume creux cylindrique, à l’intérieur de ce corps central carré, contient un bâtiment annulaire adossé, élevé de trois niveaux dont le dernier règne au-dessus de la plate-forme du fort. La porte d’entrée du fort, à pont-levis, est de plain-pied avec la cour intérieure. Elle est percée à l’extrémité de la courtine 37-38, Cette porte est desservie par une longue volée unique d’escalier en pierre légèrement incurvée aboutissant au revers de l’orillon de ce flanc. Cette porte dessert un couloir axial voûté en berceau, long et étroit, qui aboutit dans la cour circulaire, sous une travée ouverte du bâtiment annulaire. Ce couloir d’entrée dessert un autre segment de couloir divergent qui communique aux casemates abritées à ce niveau dans le bastion de Corse. Depuis l’intérieur de travées du bâtiment annulaire sur cour, trois autres branches de couloir traversent la forte épaisseur murale des angles du corps central pour desservir les casemates des bastions d’Antibes, de France et de Nice.Les bastions n’ont qu’un niveau de casemates, de plain-pied avec la cour, sur un soubassement massif, niveau au-dessus duquel la plate-forme d’artillerie bordée d’un gros parapet maçonné règne à la fois sur les bastions et en chemin de ronde autour du surcroît de hauteur du bâtiment annulaire et distribuant le second étage logé dans ce surcroît. Le rez-de-cour de ce bâtiment est cloisonné en une série de chambres voûtées ou casemates, qui ont toutes individuellement une issue et un jour sur la cour. Le premier étage des travées ordinaires du bâtiment annulaire est desservi par un petit escalier en pierre à deux volées montant à droite dans la travée ouverte par laquelle le couloir d’entrée du fort débouche dans la cour.Le second étage du bâtiment est voûté en berceau annulaire, le toit à un pan est couvert de tuiles creuses. La communication verticale entre la cour et le chemin de ronde de la plate-forme est assurée par un escalier hors œuvre découvert qui rampe le long de la façade circulaire jusqu’à la saillie de l’avant-corps. Les casemates logées dans les bastions sont de plan polygonal symétrique et voûtées en berceau. Le bastion de France porte sur la majeure partie de sa plate-forme une grande casemate rectangulaire bas voûtée, flanquée symétriquement de deux réduits latéraux. Cette casemate porte elle-même sur les reins de sa voûte une plate-forme, accessible par un petit escalier montant à ciel ouvert dans le bastion le long du flanc droit. La plate-forme en question règne au troisième niveau de défense du fort, qui consiste en un chemin de ronde d’infanterie circulant entre deux garde-corps sur l’arase du gros parapet d’artillerie de la plate-forme principale. Les dehors se composent de la fausse braie et d’un petit tambour à deux pans en épi couvrant la courtine d’entrée 37-38. La fausse braie est formée d’un double mur parapet bas continu destiné à couvrir les circulations au pied des bastions et courtines du fort, à la manière d’un chemin couvert de contrescarpe de fossé. Les maçonneries du fort mises en œuvre au XVIe siècle sont réalisées en blocage de moellons sommairement échantillonnés. La pierre de taille, un calcaire brun coquillier, est réservée au cordon, de forte section, aux encadrements des embrasures à canon, au parement des orillons les plus étroits, au niveau du parapet, et au chaînage des angles aigus de la capitale des bastions.Les façades sur cour et sur plate-forme du bâtiment circulaire sont entièrement revêtues d’un enduit couvrant blanc qui cache les matériaux d’encadrement des arches de passage, portes et fenêtres, percées dans les façades. Les locaux du bâtiment annulaire, voûtés ou non, sont systématiquement enduits, de même que les casemates des bastions. Certains de ces enduits portent les restes d’un décor peint du XVIIIe siècle de style baroque ou rococo provençal, notamment dans la chapelle.
Technique du décor des immeubles par nature :
peinture
Représentation :
ornement architectural, vase, feuillage
Précision sur la représentation :
Décor peint de la chapelle : plinthe imitant une menuiserie à panneaux peints, niche d’autel encadrée de deux motifs peints simulant des ailerons de retable baroque, puis de deux panneaux figurant un vase de fleurs, au-dessus d’un motif de rameaux croisés noués. Entre le berceau de la voûte, le dessus de la niche et des deux panneaux floraux, des rinceaux symétriques se développent à partir d’un cartouche inscrivant le monogramme DOM et sommé d’une tête d’ange ailée.
Date de la protection MH :
classé MH
Précisions sur la protection MH :
Le Fort Carré : classement par arrêté du 7 novembre 1906 - Les deux enceintes ; dans l'enceinte supé