Datation des campagnes principales de construction :
4e quart 16e siècle ; 1ère moitié 17e siècle ; 18e siècle ; 1ère moitié 19e siècle
Justification de la datation :
daté par source
Auteur de l'oeuvre :
Bonnefons Raymond de (ingénieur militaire) ; Bonnefons Jean de (ingénieur militaire) ; Milet de Monville Nicolas François (ingénieur militaire) ; Cassel (entrepreneur de maçonnerie) ; Aumale Charles François Marie d' (ingénieur militaire) ; Clerici Charle
Justification de l'attribution :
attribution par source ; attribution par travaux historiques ; attribution par source ; attribution
Commentaire historique :
L'origine de la citadelle est l'extension de l'enceinte de ville à la colline des moulins, réalisée par le conseil de communauté de la ville entre 1590 et 1592, composée d'un front bastionné au sud et d'une enceinte à redans à l'est. Cette première fortification est rasée en 1596, après la rébellion avortée du duc d'Epernon. Le pouvoir royal entreprend la construction d'un réduit défensif capable d’héberger des troupes royales, chantier mené de 1602 à 1607 par Raymond de Bonnefons, ingénieur du roi en Provence, Dauphiné et Bresse, qui réédite le modèle qu'il a édifié entre 1598 et 1605 à Marseille sur l'île de Ratonneau de grosse tour-réduit octogonale flanquée de trois tourelles cylindriques. Vers 1632-1634 est construite l’enceinte de la nouvelle citadelle autour de la tour devenue donjon, probablement sur un projet de Jean de Bonnefons, successeur de son père après la mort de celui-ci en 1607. En 1739 le directeur général des fortifications Claude-François Bidal d’Asfeld, maréchal de France, décide l'isolement de l’enceinte de la citadelle par le rasement définitif des ruines du front bastionné de l’enceinte de ville de 1589. En 1745-1747, quelques travaux d'amélioration de l'enceinte sont réalisés sous la direction de Milet de Monville : terrassement, retranchements intérieurs, rectification des tracés.En 1774, Charles-François Marie d’Aumale, fait reconstruire la chapelle de la citadelle après démolition du « vieux bâtiment » du XVIIe siècle, menaçant ruine, qui l’abritait depuis 1730. Le nouvel édifice dédié à Sainte-Geneviève est confié à la maîtrise d’œuvre d’un entrepreneur qualifié d’architecte du roi, le sieur Cassel.De 1775 à 1793 divers travaux d'entretiens sont réalisés au donjon et à l'enceinte, en particulier sous la direction de Charles François Marie d'Aumale.En 1818, reconstruction de la galerie périphérique de la cour intérieure du donjon, sous la direction de l’ingénieur Charles-Joseph Clerici. En 1821 est réalisée une batterie nouvelle au revers de la face 22 du front est. De 1822 à 1824, divers projets d'amélioration portent sur l'entrée de la citadelle et la construction d'un magasin à poudres.Les réalisations des décennies 1830-1840, tendent à l’amélioration du retranchement intérieur. La nouvelle porte de la citadelle est achevée en 1840 mais elle est transformée dès 1843 par l'adjonction d'un pont-levis à la Delille, en même temps que l'ancienne porte est supprimée. A partir de 1847, les abords du donjon sont réorganisés. Le donjon fait ensuite l’objet de nouveaux projets d’amélioration, proposés à partir de l’exercice 1851-1852. A partir de la décennie 1860, la citadelle, dont les fortifications ne sont plus adaptées aux progrès de l’artillerie, ne fait plus l’objet de nouvelles modifications mais de simples travaux d'entretien jusqu’à son déclassement en 1918. Pendant la dernière guerre, la façade de la porte à pont-levis est défoncée et détruite pour élargir le gabarit du passage d’entrée.Avant le rachat de la citadelle par la ville de Saint-Tropez, abouti en 1992, la protection au titre Monuments Historiques, initiée en 1921, est étendue par une mesure d’inscription des glacis à l’inventaire supplémentaire, par arrêté du 23 août 1990. Alors est entreprise, en 1991, une ambitieuse campagne de restauration qui restitue notamment la porte de la citadelle et sont pont-levis dans son état antérieur à 1918, chantier achevé en 1996.
Matériau du gros-oeuvre et mise en oeuvre :
pierre ; moellon ; enduit ; calcaire ; pierre de taille ; grès ; pierre de taille ; brique
Matériau de la couverture :
tuile creuse
Parti de plan :
système bastionné ; système tenaillé ; plan centré
Vaisseau et étage :
étage de soubassement ; 2 étages carrés
Type et nature du couvrement :
voûte en berceau ; voûte en berceau segmentaire ; coupole
Type de la couverture :
terrasse
Emplacement, forme et srtucture de l'escalier :
escalier dans-oeuvre : escalier en vis
Commentaire descriptif :
La citadelle se décompose en deux sous-ensembles architecturaux : l’enceinte du corps de place, polygone très irrégulier partie bastionné, partie à redans, environnée d’un fossé sur tout son pourtour et le donjon hexagonal incorporé dans cette enceinte, lui aussi enveloppé d’un fossé et d’un chemin couvert. La partie est de l’enceinte affecte un tracé tenaillé qui ne comporte que des redans, le front ouest, face à la ville et au port, est en revanche un véritable front bastionné.Le donjon se distingue par son plan centré hexagonal régulier qui renvoie à d'autres ouvrages royaux à cour intérieure un peu plus anciens édifiés par les ingénieurs italiens ou français sur le littoral provençal depuis le règne de François Ier : la « grosse tour » de Toulon (plan circulaire), le Château d’If de Marseille (plan carré à tours d’angle), le Fort Carré d’Antibes dans son premier état (tour circulaire). L’élévation comporte un étage de soubassement massif élargi en fruit pour former l’escarpe du fossé. L’élévation interne à partir du rez-de-chaussée comporte deux niveaux de locaux voutés organisés selon un plan radian : à chaque pan correspond un local de plan trapézoïdal, divisé en deux travées égales par un mur de refend au niveau du rez-de-chaussée. L’élévation des façades sur cour est animée horizontalement par une galerie découverte en encorbellement sur des corbeaux de pierre distribuant le premier étage. Le donjon est flanqué de trois tours cylindriques rapportées après coup contre un angle sur deux de l’hexagone.La mise en oeuvre est principalement du moellon enduit, certaines parties et voûtes sont en briques. Les encadrements et modénatures utilisent la pierre de taille de calcaire blanc, de grès rouge et, en quelques endroits, de serpentine verte.