Villa L’Abri (Barcelonnette)
Édifiée en 1910 à l’est de la ville au sein des nouveaux quartiers, pour Alphonse Michel, fondateur du Puerto de Liverpool à Mexico, la villa L’Abri est la dernière villa construite dans la vallée par Francis Girard.
Elle adopte le parti architectural et décoratif inauguré en 1903 avec La Rose des Alpes : la volumétrie est la même, avec ici un avant-corps rectangulaire, la ferronnerie de la véranda est très proche et présente une qualité de construction et d’exécution similaire.

Le dessin des façades est d’une sobriété à peine soulignée par quelques références à l’architecture classique, notamment les frontons triangulaires des lucarnes en zinc et la présence d’un toit en pavillon.
L’Abri est située dans son cadre paysager d’origine. Le tracé du parc profitant d’un léger dénivelé a été soigneusement conservé. Il s’organise autour de deux parterres circulaires contournés par des allées. L’ornementation végétale offre une grande variété : bouquets d’arbres de hautes tiges (pin noir d’Autriche, cèdre, sycomore), massifs de cytises, xéphora du Japon…
Cette profusion reçoit un prolongement dans le décor végétal des vitraux de la véranda, traitée comme un jardin intermédiaire entre le parc et la villa. L’espace de la véranda est délimité par deux verrières exécutées en 1911 par le maître-verrier grenoblois Louis Balmet.
La première encadre une porte intermédiaire composée de six panneaux de motifs floraux associant, dans une composition très libre, roses et pivoines. Elle est soulignée par un décor géométrique de cabochons et par une bordure très dense composée de grenades avec leur feuillage.
La seconde verrière qui clôt la véranda représente la silhouette monumentale d’un oranger chargé de fruits qui déploie sa frondaison régulière inscrite dans un arc en plein-cintre.