Les premières villas adoptent toutes un plan simple massé de forme rectangulaire auquel répond une élévation symétrique, à la fois nue et plate, percée de 5 travées et couverte d’une toiture à quatre pans.

Villa La Sapinière
 à Barcelonnette



Villa Laugier
 à Jausiers

Les détails architectoniques peu nombreux se limitent à l’implantation d’un balcon central droit marquant l’axe de la façade, exceptionnellement soutenu par un porche à colonnes doriques. Les matériaux, autochtones, se limitent à la pierre de taille et le bois de noyer pour les menuiseries intérieures, soulignant ainsi l’ancrage de la construction dans les pratiques locales.

La filiation stylistique des premières villas se trouve du côté de la demeure urbaine locale, héritée du XVIIIe siècle. Avec leurs proportions massives et régulières, leur parti pris d’horizontalité et de symétrie, les villas de cette première période se contentent de réinterpréter le seul modèle local. Il en résulte une grande homogénéité architecturale. Pour ces premières constructions, le commanditaire a fait appel au maître-d’œuvre local, un maçon à qui il confie le plan qu’il a lui-même dessiné. Il s’agit parfois d’une personnalité à l’activité multiple qui cumule les responsabilités et que l’on retrouvera plus tard associé aux architectes, Rémy Reynaud (1858-1937), commis des Ponts et Chaussées, agissant en qualité d’architecte pour la ville de Barcelonnette. Le terme choisi pour évoquer les premières villas est celui de "bâtisse".
Il sera remplacé bientôt par celui, significatif, de "villa-château".



























À la simplicité du plan correspond une distribution intérieure d’une netteté schématique.

Les pièces de taille régulière forment un ensemble de volumes parfaitement homogènes. La cuisine a les mêmes dimensions que le salon, la salle à manger ou le bureau, placés au rez-de-chaussée. On ne relève pas de différenciation entre l’espace de réception et l’espace de service. Un simple couloir long et étroit dessert de façon identique les pièces d’apparat et les pièces liées au service. Un escalier rampe-sur-rampe à deux volées droites caractérisé par une maigre rampe à barreaux de fer rond bagués de cuivre assure la communication entre les étages.


Villa Laugier à Jausiers
la salle à manger

Le rez-de-chaussée ou " le niveau de jour " regroupe l’essentiel de l’activité publique et domestique. D’un côté l’espace de service (cuisine-office), de l’autre, l’espace de réception (salle à manger, salon et bureau). Les pièces principales, les " pièces à vivre ", sont exposées au midi, largement ouvertes sur le site.
Photo : 00040084xa légende : villa Laugier à Jausiers, la salle à manger
Le bureau, typique de la maison bourgeoise, occupe, dans le contexte des villas de l’Ubaye, une position particulière et permet à des hommes d’affaires de conserver de retour du Mexique une activité commerciale et financière importante.
Au premier et au second étages, " niveaux de nuit ", se trouvent les chambres dont le volume correspond à celui des pièces du niveau de jour. La chambre de Madame occupe avec celle des enfants la meilleure exposition au midi, tandis que celle de Monsieur est rejetée au nord.