Au fil des siècles, l'iconographie évolue de façon manifeste. Simple évocation à l'origine, l'ex-voto tend à devenir la représentation d'un événement précis avec une mise en scène de plus en plus détaillée. De 1730 à la fin du XVIIIe siècle, le décor apparaît très sommaire, l'espace céleste étant largement dominant, signe manifeste de l'importance accordée à la relation de protection et de remerciement. Dès le début du XIXe siècle, la représentation de l'événement prend le pas sur l'action de grâce, apportant plus de précisions sur les circonstances du danger affronté ou de l'accident .Ainsi, les scènes d'intérieur se meublent, se peuplent davantage, le paysage familier plus souvent rural qu'urbain gagne en réalisme.
L'ensemble de la composition s'organise autour du malade ou de la victime et se structure grâce à l'utilisation, parfois maladroite, de la perspective. Le décor précise les détails quotidiens. Certains personnages apparaissent tel le médecin, absent aux siècles précédents, témoin de la médicalisation de la société à partir du XIXe siècle. Les personnages, désormais issus de milieux populaires, sont figurés dans leurs vêtements de travail, dans des attitudes de plus en plus dramatiques.
Face à cette évolution du décor, les scènes marines paraissent en avance sur les autres ex-voto avec la représentation détaillée des différents gréements, même pour les tableaux les plus anciens. Ce phénomène s'applique à de nombreux ensembles votifs de ce genre et peut être rapproché de la pratique ancienne des graffiti marins, où les navires sont figurés avec une grande précision.
A partir du XXe siècle, la représentation se simplifie et tend de plus en plus vers l'abstraction, à l'instar de l'évolution picturale générale, signe manifeste d'un changement des mentalités. |
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