Les peintures murales

Le programme décoratif des peintures, conçu dans un style assez libre, parfois influencé par l’Art Nouveau ou l’art du Japon, emprunte certains motifs ou schémas de composition à des scènes figurées sur les vases grecs à figure rouge de la période archaïque.

Celui du vestibule, en partie lacunaire à cause de la division du rez-de-chaussée, est constitué de scènes isolées, avec un ou plusieurs personnages représentés sur un fond clair et uni souligné par un rameau de vigne et une grecque.
Villa Primavera. Décor peint situé dans l’angle nord-est du vestibule.
On reconnaît, parmi les personnages, Dionysos représenté ivre, à droite de la porte d’entrée, avec sa barbe, sa longue robe et son canthare dans la main gauche. Du côté opposé, apparaît un vieillard barbu, assis sur un siège dont la forme est proche d’un modèle de chaise dessiné par l’architecte Pontremoli pour la bibliothèque de la villa Kérylos. La scène située à l’extrémité nord du mur est évoque le combat entre Pélée et Thétys, identifiables par la présence du lion et du serpent.
Le décor change de nature dans l’ancien salon et prend un caractère beaucoup plus ornemental.
Villa Primavera. Décor peint situées dans l’ancien salon.
A l’exception des frises historiées situées en partie haute des murs et du panneau central où préside la figure d’Athéna, les murs sont animés de motifs variés, non figuratifs, disposés à l’intérieur de cadres formés par des grecques. La succession de personnages qui composent la frise forme un enchaînement de scènes séparées par des motifs végétaux, architectoniques ou par la posture des figurants qui s’affrontent ou s’opposent. Sur le mur ouest, se déroule une frise composée de musiciens. Parmi les nombreux personnages représentés, certains sont inspirés de modèles antiques. Le groupe de ménades situé dans l’angle nord-est de la pièce pourrait avoir été en partie copié sur un vase datant de 490-485 av. J.-C., conservé au Staatliche Antikensammlungen de Munich.
Le décor peint de l’ancien bureau-bibliothèque a pour thème l’histoire de Thésée, contée par un aède figuré dans un cadre, au-dessus de la cheminée.
Sept panneaux rectangulaires, disposés en partie haute des murs et au-dessus des portes, racontent les épisodes de la vie du héros. Certains sont identifiés : l’enlèvement d’Antiope dans le médaillon central entre les deux portes du côté est, le combat entre Thésée et Sciron à sa droite, suivi du combat avec Cercyon et du sacrifice du taureau de Marathon.

Plus loin, sur le mur sud, est représentée la lutte contre les centaures lors des noces de Pirithoos. Les autres scènes évoquent des batailles et les combats menés avec Héraclès, vêtu de la peau du lion de Némée. Le registre inférieur, qui n’a pas été restitué lors de la restauration, était composé de motifs non-figuratifs qui simulaient les broderies d’une tenture. Un soin tout particulier a été accordé au linteau de la cheminée en marbre blanc, sur lequel figure une course de chars réalisée en impastations polychromes rehaussées de peinture, au dessin s’inspirant des céramiques grecques.