Une maison en trois modules juxtaposés à Pierregrosse (Molines)

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Cette demeure, dont la porte de grange est datée de 1682, est constituée par trois modules bien différenciés, mitoyens mais comportant chacun leur toiture propre: à l'ouest, l'écurie-logis surmontée de la fuste ; au centre, les galeries de circulation; à l'est, le caset.

Le plan du rez-de-chaussée montre que l'édifice avait à l'origine un plan en L, la fougagne et la cave étant perpendiculaires à l'écurie. Le poêle, qui ici n'est pas attenant à la cuisine, a été ajouté postérieurement et la cour extérieure annexée aux espaces de circulation. Ces transformations peuvent dater de l'extrême fin du XVIIIe siècle (le linteau délardé en accolade de la porte de la court porte l'inscription: " E.B. L'an 7e de la Rép(ublique) ", soit 1799) ou du XIXe siècle. La transformation de demeures à plan en L en maisons quadrangulaires par l'ajout d'annexes et la clôture de la cour de service est une tendance générale à Molines et Saint-Véran à cette période.

Ce bâtiment est également représentatif de l'habitat des vallées de l'Aigue-Blanche et de l'Aigue-Agnelle par ses matériaux. Le rez-de-chaussée du volume principal et le caset sont en maçonnerie de moellons et crépis à la chaux. La fuste est constituée de troncs de mélèze, de deux à trois mètres de longueur, assemblés à quart de bois aux angles et glissés dans des poteaux rainurés au milieu des parois. Les troncs de section importante, au pignon nord par exemple, sont refendus.

Le sol de la court et du poêle est un plancher de mélèze, celui de la fougagne un dallage de lauzes. Les charpentes sont sans fermes, les pannes étant simplement maçonnées dans les murs du caset ou encastrées dans l'empilage de la fuste.