Arche haute, Ceillac.

Les Coffres-armoires

Les coffres-armoires à grain, dont nous avons recensé différentes variantes dans le nord des Hautes-Alpes, n'ont pas de nom spécifique. On les appelait arche ou grenier comme les coffres à grain. Le coffre-armoire à grain est considéré comme typique du Queyras. Ce n'est pourtant pas le cas. Ce meuble n'était utilisé que dans deux communes du bassin du Guil: Arvieux, où nous en avons recensé une dizaine et Ceillac, qui n'appartenait pas au Queyras. Les arches hautes sont absolument absentes de la vallée de l'Aigue-Agnelle et probablement aussi des communes queyrassines situées en bordure du Guil.

 

Tous les coffres-armoires du bassin du Guil ont la même structure. Ces meubles hauts, massifs (1 m de profondeur en moyenne) sont construits autour de six pieds-poteaux réunis deux à deux par des clés de bois. L'extrémité débordante du dessus incliné est moulurée. Dans le tiers supérieur de la façade, deux battants masquent une ou deux étagères. Les deux tiers inférieurs forment un coffre profond dont les planches de façade, coulissant dans les pieds-poteaux, peuvent être retirées une à une quand le niveau du grain baisse. Contrairement aux coffres à grain qui ne sont ni sculptés ni datés, les coffres-armoires présentent parfois un petit décor: panneaux moulurés, rosaces, losanges, frises de denticules ou motifs géométriques.

Les autres coffres-armoires à grain repérés dans la région sont bien différents. Dans l'ensemble du Briançonnais et du Guillestrois existaient également des coffres à grain d'appui, à façade coulissante, combinés avec un niveau d'armoires en retrait. Ces meubles généralement placés dans la grange pouvaient être en un seul corps ou à deux corps. Un seul, curieusement placé dans une cave, est adapté à la voûte.



Coffre-armoire à grain à deux corps, canton de Briançon.