L'Etable

Une étable à Saint-Véran vers 1953. Cliché
Ingalill Granlünd. Coll. Nordiska Museet.

Dans le nord des Hautes-Alpes, on appelle écurie le local, toujours situé au rez-de-chaussée, qui abritait l'ensemble du cheptel (vaches, mulet, brebis), la volaille et parfois les clapiers des lapins et le porc. Les vaches ne bénéficiaient pas d'une litière de paille mais le fumier était sorti tous les jours et entreposé à proximité de la maison. Les brebis occupaient généralement le centre de la pièce et leur ration de foin était disposée dans des crèches mobiles. Isolée par la construction en soubassement et réchauffée par la présence des bêtes, l'écurie était aussi en hiver un lieu de séjour. C'est dans une écurie que l'on faisait l'école; c'est dans l'étable que jusqu'à la fin du XIXe siècle, les auberges du Queyras et de l'est du Briançonnais tenaient leur débit de boisson et que les artisans travaillaient. L'usage de passer l'hiver à l'étable est attesté en Guisane, en Briançonnais et en Queyras dès le début du XVIIe siècle, puis, sans discontinuer, jusqu'en 1900. On vivait l'hiver à l'étable aussi bien dans les hameaux reculés et les maisons modestes que dans les demeures des notables.

Dans l'Embrunais, s'ils se réunissaient pour la veillée à l'étable, les habitants de cette région ne semblent pas y avoir jamais dormi ni cuisiné. Leurs maisons se caractérisent par une stricte séparation entre les espaces réservés aux hommes et ceux réservés aux animaux.